Droits humains : le Reiper célèbre la journée de la convention internationale des droits de l’enfant

Samedi 3 Décembre 2016 - 16:30

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Le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (Reiper) Pointe-Noire a organisé, le 30 novembre à l'occasion de cette journée, une rencontre d’échanges des enfants en rupture familiale avec les responsables des administrations publiques de la place.  Les échanges ont porté sur la protection des droits de l’enfant, les dispositions et mécanismes mis en place par l’État congolais pour prévenir et lutter contre le phénomène des enfants de la rue et favoriser leur réinsertion sociale.

 

 

Plate-forme nationale regroupant des associations œuvrant pour les droits de l’enfant, le Reiper dont la coordination est assurée par le Samu social Congo regroupe 22 associations du pays. La rencontre a réuni les autorités de la ville  avec les enfants en situation de rue reçus dans les centres d’accueil des sept associations membres du Reiper Pointe-Noire. Il s’agit de  Samu social Pointe-Noire, Cam (Centre d’accueil des mineurs) de Mvou-Mvou, ASI, CADB (Compagnons artisans de Don Bosco, SIMCS, AEE (Association espace enfant).

Au cours de la rencontre, les autorités ont suivi avec attention les témoignages des enfants, issus pour la plupart des parents divorcés, qui ont tour à tour relaté leur histoire et donné les raisons qui les ont conduits dans la rue. Parmi celles-ci figurent notamment  la maltraitance (souvent par la belle mère, le beau père ou les tuteurs), la traite des enfants, le manque d’attention des parents, la peur d’être puni après avoir gaffé, les grossesses non désirées, manque de scolarisation.  Au terme de leur témoignage, les enfants des centres d’accueil ont voulu savoir ce que l’État peut faire des autres enfants non scolarisés, maltraités et ceux qui sont  exposés aux dangers de la rue et s’il y a des dispositions prises et des mécanismes mis en place dans le pays pour protéger les droits des enfants, pour prévenir et lutter contre le phénomène des enfants de la rue et favoriser leur réinsertion sociale.

Pendant les échanges, les enfants ont été informés qu’outre les conventions internationales que le Congo a ratifié; au niveau national, il existe des instruments de protection des droits de l’enfant, notamment  le Code de la famille et la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. Et les personnes qui vont à l’encontre de ceux-ci sont exposés à des poursuites. En ce qui concerne la scolarisation, la formation et l’insertion professionnelle des enfants issus des familles démunis, l’État a mis en place des projets tels que le projet Lisungui, le projet insertion des enfants déscolarisés, les projets cantine scolaire comme l'IPHD et bien d’autres.  Dans le cadre de la protection des droits des enfants et la prise en charge des enfants en rupture familiale, l’État travaille avec des partenaires.

Mais, pour Jérôme Magnoukou, directeur départemental des droits humains et des libertés fondamentales, la responsabilité de l’éducation et la protection de l’enfant revient d’abord à la cellule familiale. «La responsabilité revient d’abord aux parents qui doivent contribuer au développement du pays en donnant une bonne éducation aux enfants. Les parents devraient aussi aider l’État en assurant et en respectant leurs droits», a-t-il signifié. Et d’après Jean Didier Claude Bouity, procureur de la République près le tribunal d’enfant, très souvent, les enfants se retrouvent dans la rue par manque d’information. « Ils ne savent pas à qui s’adresser lorsqu’ils sont victimes de la traite des enfants ou de maltraitance», a-t-il dit, précisant que, dans ce cas, il faut saisir les services judiciaires, le procureur de la République ou les chefs de quartiers.

Pour contribuer au rétablissement des enfants dans leurs droits, certaines autorités ont pris l’engagement d’aider à l’obtention des actes de naissance, de poursuivre les pratiquants de la traite des enfants dans le pays et de prendre  en compte les jeunes (majeures) dans certains projets de formation en vue de leur insertion professionnelle. Dans son mot, John Tama Pogma, représentant du Reiper Pointe-Noire, a émis le souhait que ce qui a été dit et retenu au cours de la rencontre ne reste pas lettre morte et qu’il faudrait que tous s’inscrivent dans une dynamique d’aller loin dans la démarche et l’accompagnement des enfants et des jeunes en situation de rupture.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

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