Droits humains : les ONG sensibilisent aux violences faites aux femmes

La rencontre a été organisée en prélude à la célébration de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes et aux filles commémorée dans le monde  chaque année, le 25 novembre.  

L’objectif a été de rendre visible la prise en charge des femmes et enfants victimes de violences ainsi que valoriser les activités et l’expérience de l’Asi et Azur développement, dans le cadre du projet « Renforcement de la société civile et des acteurs étatiques pour améliorer le respect des droits des filles et femmes congolaises ». C'est un projet de prévention et de réponse aux violences faites aux femmes et aux filles mis en œuvre par ces associations depuis 2007, en partenariat avec le ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, financé par l’Union européenne.

Peu avant la série de communication des acteurs de prise en charge de violence faites aux femmes, un témoignage vidéo de dix minutes à visage couvert d’un cas reçu au guichet unique de Brazzaville a été donné.

Le Dr. Carmel Stella Matoko Miambanzila a développé le thème « l’importance de l’accompagnement psychologique dans la restauration de la survivante de violence ». L’oratrice a circonscrit sa communication sur les conséquences des violences sexuelles, l’importance de la prise en charge, les types de victimes etc.

Selon elle, les conséquences sont nombreuses et peuvent être à long terme. Parmi celles-ci, figurent les violences physiques, psychologiques, spirituelles, économiques et sociales. Ces violences occasionnent le traumatisme, la frigidité, les grossesses indésirées, le rejet infanticide, le stress, l’isolement et bien d’autres. « Le corps humain est compliqué et complexe car le traumatisme physiologique conduit au relâchement du cerveau qui crée des perturbations », a souligné Carmel Matoko Miambanzila.  

En ce qui concerne la prise en charge, poursuit l’oratrice, elle se fait dans le délai de soixante-douze heures afin d’éviter les maladies sexuellement transmissibles.

La communication sur le thème « l’importance de l’accompagnement juridique et judiciaire dans la restauration de la survivante de violence » a été donnée par Destin Matsiona, substitut du procureur de la République.

L’orateur a fait la différence entre l’accompagnement juridique et judiciaire. L’accompagnement juridique consiste à faire connaître à la victime de violence ses droits en lui fournissant toutes les informations nécessaires pour le rétablissement. Quant à l'accompagnement judiciaire, il consiste à apporter une assistance à la victime dans la saisine, a-t-il expliqué.  En matière pénale, explique-t-il, les crimes de viols sont poursuivis jusqu’à un délai de dix ans. Il a exhorté les victimes des violences à la déposition de la plainte qui a une importance capitale.

Notons que l’animatrice principale du guichet unique, Carine Matangana, a présenté les statistiques des cas reçus en 2017 jusqu’au premier semestre 2018. Au total, 384 cas ont été enregistrés à Brazzaville et Pointe-Noire. Parmi ceux-ci, 212 ont reçu un accompagnement psychologique. Deux cent dix-sept ont déposé les plaintes au service de la police et de la gendarmerie, cent cinq dossiers ont été poursuivis et trente-deux cas ont été reglés à l’amiable. 

L’échange avec l’auditoire a porté sur les difficultés rencontrées,  la prise en charge des cas des  hépatites, le mutisme des victimes de violence et les modalités de paiement de poursuites à la justice en cas de violence.