Droits humains : l’Observatoire congolais des droits de l’homme hostile aux médias nationaux

Mercredi 18 Mai 2016 - 17:32

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Le coordonnateur national de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila a refusé de prendre part à une séance de travail, le 17 mai avec une délégation du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) à son siège, à cause, a-t-il dit, de la présence de la presse nationale.

Interrogé sur son hostilité à l’égard de  la presse nationale, Trésor Nzila n’a donné aucune raison précise. « Nous n’étions pas informés par le CSLC que cette séance de travail devait être médiatisée. Nous avons bien reçu la correspondance relative à cette activité  et nous souhaitons que nos échanges se passent sans la presse », a-t-il lâché.

Signalons que la séance de travail portait sur le contenu du journal « Lumière » édité par cette organisation de promotion et de défense des droits humains. Le CSLC avait pris soin de le notifier  dans la correspondance adressée à l’OCDH.

 Le président de l’institution de régulation des médias, Philippe Mvouo a exprimé, au cours d’une interview improvisée à la suite de l’échec de la séance de travail, son indignation face à la réaction du premier responsable  de l’OCDH.

« Vous intervenez souvent, sans problème, sur  RFI pour parler de l’actualité du Congo et vous refusez aujourd’hui que la presse nationale couvre nos échanges. Je suis choqué par votre attitude de ce matin ; parce qu’il y a plus de cinq jours que le CSLC vous adressait une correspondance dans laquelle il vous avait signifié l’objet de la séance de travail. Défendre et promouvoir les droits humains, c’est également militer pour la liberté de la presse et l’accès aux sources d’information par les  journalistes constitue l’un des droits à l’information », a expliqué Philippe Mvouo.

Par ailleurs, le président du CSLC a indiqué en outre que la motivation de médiatiser cette activité est justifiée par le fait que le grand public ne semble pas connaître le journal « Lumière », d’une part, et d’autre part par la solennité qui recouvrait ces échanges entre l’organe de régulation des médias et une organisation de défense et de promotion des droits humains, éditrice d’un journal.

« L’OCDH a aujourd’hui une renommée nationale et internationale reconnue. Nous sommes confus de constater que cette organisation de promotion et de défense des droits humains oublie que les droits de l’homme, c’est aussi le respect des autres. Une entrave aux activités d’une institution constitutionnelle ne peut s’accommoder aux valeurs que défend l’OCDH », a fait remarquer à la presse Philippe Mvouo.

Le président du CSLC a renchéri qu’à l’issue de cette séance de travail, la rédaction du journal « Lumière » devrait mettre à profit les différentes remarques formulées par les techniciens de l’organe de régulation des médias ;  afin qu’elle améliore aussi bien le contenu de son journal que sa forme physique.

 « La séance de travail avait pour objet d’encourager l’équipe du journal de l’OCDH. La peur qui anime les responsables de ce journal de repousser la délégation du CSLC nous  surprend. Nous sommes en droit de nous poser la question de savoir ce que fait l’OCDH et quelles sont ses  missions. Le responsable de cette organisation doit savoir que défendre  et  promouvoir les droits humains contribuent à la consolidation de la démocratie au même titre que les médias. L’OCDH a eu donc raison de créer, en son sein, un organe de presse »,  a conclu Philippe Mvouo.

  

 

 

 

  

 

 

 

 

Roger Ngombé

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