Dylan Bahamboula: "Je n’ai pas fait de bonnes performances et je n’en veux qu’à moi-même"

Samedi 3 Juin 2017 - 15:14

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Dylan Bahamboula livre son sentiment sur le stage de Lisses et les conditions d'organisation. Il revient également sur ses absences lors des précédentes convocations et analyse, avec lucidité, les raisons de sa saison mitigée à Dijon. 

Les Dépêches de Brazzaville : Après six jours de stage, quel est ton ressenti d’être dans ce groupe des Diables rouges ?

Dylan Bahamboula : Je me sens super bien. J’ai été très bien accueilli par le coach, le staff, les joueurs. Je savais que j’étais attendu et je suis très content d’être ici. Il y a un bon groupe, avec une bonne ambiance de travail et on espère vraiment faire un coup à Kinshasa.

LDB : Es-tu surpris par les conditions d’organisation du stage ?

D.B : On m’avait dit que la sélection congolaise était bien structurée et effectivement, tout est fait pour que nous n’ayons qu’à nous préoccuper de nos entraînements. Mais, pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce niveau d’organisation.

LDB : Pour évacuer une fois pour toutes la polémique liée à tes absences lors des précédentes convocations : pourquoi cette fois-ci et pas avant ?

D.B : Jusqu’à ces derniers mois, la sélection n’était pas un objectif : je n’y pensais pas. J’étais concentré sur mon parcours en club, où j’avais tout à prouver pour gagner du temps de jeu. Aujourd’hui, c’est une décision totale, assumée, c’est le choix du cœur. J’étais prêt à venir avant, en mars, mais je ne voulais pas laisser ma femme seule pour l’accouchement de notre premier enfant, surtout pour un match amical. Je savais que ce n’était que partie remise.

LDB : Certains binationaux hésitent, et c’est leur droit, entre la France et le Congo. Ça a été ton cas ?

D.B : Honnêtement oui. Quand tu es formé à Monaco, que tu intègres rapidement le groupe pro et que tu commences à jouer, tu te dis : « pourquoi pas l’équipe de France ». Et puis, tu pèses le pour et le contre, tu réfléchis pour savoir vers où penche le cœur. Et quand tu fais le choix du cœur, tu ne peux pas le regretter.

LDB : Vous êtes une famille de footballeur, avec tes frères et cousin. Quand vous jouiez au football, enfants, vous vous imaginiez ensemble dans la même équipe, en sélection ou en club ?

D.B : On s’imaginait jouer ensemble mais aussi les uns contre les autres en club. On parlait moins de la sélection, car, à ces âges-là, l’objectif était déjà de devenir professionnel.

LDB : Quel bilan dresses-tu de ta première saison de Ligue 1 (1 but en 11 matchs) ?

D.B : J’ai été très bien reçu à Dijon, où on me voulait vraiment. C’était pour moi, après une saison de Ligue 2, le club parfait pour continuer ma progression. Ça a plutôt bien commencé, avec du temps de jeu (ndlr : 4 titularisations lors des 7 premières journées) et ce but contre Lyon (3e journée). Puis, j’ai fait un mauvais match, je me souviens, c’était contre Montpellier (ndlr : 8e journée). Après le coach m’a sorti, puis a essayé de me relancer, mais c’était mort. Rien à voir avec le coach ou le club, c’est moi. Je n’ai pas fait de bonnes performances et je n’en veux qu’à moi-même.

LDB : Après ton prêt mitigé au Paris FC (4 buts en 29 matchs de Ligue 2), tu avais donné une interview au Parisien, dans laquelle tu expliquais de façon lucide, que tu ne devais tes prestations, moyennes, qu’à toi-même. Et que tu avais appris de tes erreurs. L’apprentissage continue alors ?

D.B : Oui. Parfois, c’est un problème de confiance, de compréhension avec le coach. Mais je vais gommer ça, je le sais.

LDB : En club, tu joues parfois sur les côtés, parfois dans l’axe. A quel poste te sens-tu le plus à l’aise ?

D.B : Là où je me sens le plus libre,  à gauche. Je peux repiquer, déborder, proposer des une-deux. En jeune, je jouais davantage derrière l’attaquant.

LDB : Tu as été formé à Monaco, que tu as quitté l’été dernier. Au vu de leur saison, de l’explosion de Kylian Mbappé, que tu as fréquenté en jeunes, nourris-tu quelques regrets ?

D.B : Non, aucun. Je suis très content pour eux, pour lui, et je les félicite. Mais moi, c’était le moment de partir. J’ai compris que ça ne passerait pas pour moi et que pour jouer, il fallait aller ailleurs.

LDB : La saison prochaine, qu’envisages-tu ? Prouver que tu as ta place à Dijon ? Te relancer ailleurs ?

D.B : Je ne sais pas. L’échéance, c’est Kinshasa. Après, je reprendrai avec Dijon et on verra ce que le club voudra et ce qui sera le mieux pour moi.

LDB : Ce match de Kinshasa, dans un stade des Martyrs plein à craquer, hostile, c’est quelque chose que tu appréhendes ? Qui t’excite ?

D.B : Au début, je ne me rendais pas compte. Mais avec tout ce que j’entends depuis que je suis ici, sur l’ambiance, les petites histoires que racontent les anciens, je me rends compte de l’énormité de ce match. Et j’ai hâte d’y être. Avec la pression qui monte, y compris celle de l’annonce de la liste des 23, il y a l’adrénaline qui monte aussi. J’aime bien ça.

LDB : Ce voyage, lundi 5 juin, ça sera ton premier séjour au Congo. C’est donc sportif, mais aussi humain…

D.B : Au-delà du foot, c’est mon premier voyage en Afrique, dans mon pays. C’est quelque chose d’important pour moi.

LDB : Un petit mot pour finir ?

D.B : Justement, je voudrais remercier tous mes coéquipiers, mais surtout Salomon et Fortuné (ndlr : Bambendzé et Tabouna), du staff : ils me parlent beaucoup, ils m’expliquent les choses à faire, à ne pas faire, ils me briefent comme des grands frères et c’est important pour moi.

Propos recueillis à Lisses par Camille Delourme

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Dylan Bahamboula, après plusieurs refus, est désormais un Diable rouge. Et son aisance technique pourrait être un atout à Kinshasa, samedi 10 juin (crédits photos Adiac/CD)

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