Eau et assainissement : la Corap lance la campagne « La rivière n’est pas une poubelle »

Mercredi 17 Août 2016 - 18:14

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Cette action de communication vise à éradiquer le comportement de la population, qui utilise les eaux et rivières de la ville-province de Kinshasa et de toute l’étendue de la République comme un dépotoir, ainsi qu' à amener l’autorité à concevoir des programmes pour la gestion durable des déchets ménagers et autres, en vue de mettre à la disposition de la population des décharges publiques lui permettant de se débarrasser de ses immondices.

La Coalition réformes et action publique (Corap), qui est une coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique, a organisé, le 16 août, à son siège à Gombe, un atelier d’analyse et d’échange sur les politiques publiques et financement du secteur de l’eau et assainissement en RDC. Cette activité a abouti au lancement de la campagne d’éducation civique «La rivière n’est pas une poubelle ».

Cette journée de réflexion, qui a réuni près de trente personnes dont les experts du gouvernement de la ville-province de Kinshasa, les membres d’ONG, les chefs de quartier et les bourgmestres des communes de la capitale congolaise, avait comme objectifs le soutien au dialogue entre les populations et les autorités au niveau local et national sur les politiques publiques et le financement dans ce secteur, l’implication de la population au niveau local dans la mise en œuvre des politiques, programmes et projets en rapport avec la gestion durable de rivières et de l’assainissement, le renfort des comités municipaux et locaux d’assainissement sur la surveillance de la salubrité autour des rivières ainsi que l’identification des canaux de communication pour la campagne « La rivière n’est pas une poubelle ».

En organisant cette activité, la Corap s’attend à la détermination des canaux de communication permanente pour renforcer le dialogue entre les populations et les autorités publiques autour de la protection des eaux et rivières, l’établissement d’un cahier des charges pour l’amélioration et le financement efficace du secteur des eaux et assainissement, ainsi que la mise sur pied d’une campagne d’information et de mobilisation sociale dénommée « La rivière n’est pas une poubelle ».

Pour atteindre ces objectifs, trois présentations ont été faites par des experts des différents secteurs concernés dont le premier a tablé sur l’état des lieux du secteur de l’eau et assainissement, en relevant les enjeux et les perspectives. Le second exposant a, lui, parlé des politiques publiques. Il a souligné les forces, faiblesses et défis à relever. Quant au dernier, il s’est penché sur le financement du secteur où il a insisté sur les défis à relever. Ces exposés ont donné lieu à un échange fructueux qui a permis aux participants de poser des questions pour des éclaircissements, de partager leurs inquiétudes et d’apporter leurs expériences.

Tout en relevant les efforts fournis dans la gestion des déchets dans la ville-province de Kinshasa, tous ont convenu que des efforts restent encore dans ce secteur en vue de rendre à la ville sa robe d’antan qui a fait qu’elle soit qualifié de Kin-la-belle. Pour y arriver, ont-ils souligné, il faut l’implication des autorités ainsi que celle de la population. Les premières, en remplissant leur rôle et la seconde, en adoptant un comportement civique, notamment en évitant de jeter les immondices dans la rue ni dans les caniveaux et rivières. « La rivière n’est pas une poubelle ! », ont-ils insisté.

Associer la population dans les programmes de développement

Constatant ce qui est fait sur le terrain dans le domaine de l’assainissement, notamment avec le la fin du projet Parau de l’Union européenne, ces organisations de la société civile ont plaidé pour l’implication de la population dans tous les programmes menés pour assurer, par leur appropriation par la population, leur pérennisation. « Il est bien évident que le secteur soit financé et que le financement soit bien coordonné pour que notre ville puisse quitter son état actuel, comme d’aucuns la qualifient, de Kin-la-poubelle. La question de gestion des rivières ou de l’assainissement ne doit pas seulement dépendre des partenaires. Certes, il y a des taxes qui sont récoltées au niveau de la ville pour l’assainissement mais le gouvernement doit également s’assumer. C’est pourquoi nous sommes d’accord du fait qu’il soit créé un fonds pour le gouvernement provincial pour la gestion de l’assainissement. Mais ce qu’ils doivent faire, c’est de bien le faire pour qu’il n’y ait plus de problème comme celui constaté au départ du projet Parau, que Kinshasa est devenu une poubelle », a souligné le secrétaire technique de la Corap, Emmanuel Musuyu, qui a cordonné cette activité.

Le secrétaire technique de la Corap a notamment salué le nouveau programme qui lie le gouvernement provincial à un opérateur privé pour l’assainissement de la ville. Mais, pour lui, relayant la voie des ONG, la population devra être associée en vue d’obtenir son implication et l’appropriation de ces différents projets de développement. « Il y a, actuellement un projet, dans le cadre du partenariat public-privé, dans ce secteur, nous espérons que ces efforts vont apporter un changement. C’est ce que nous voulons et la Corap est là pour suivre les réformes dans différents secteurs. Aujourd’hui, nous sommes dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Nous recommandons également au gouvernement provincial d’organiser de réflexions comme celle-ci, avec des grands projets, en associant en amont comme en aval, les acteurs ou les experts de la société civile pour veiller à ce que les choses se passent dans le bon ou pour que la population bénéficie de ce qui lui revient. En tout cas, il est évident que les gouvernements provinciaux et le gouvernement national puissent associer les organisations de la société civile dans la gestion des rivières et de l’assainissement pour la ville-province de Kinshasa comme aussi sur le plan national », a insisté Emmanuel Musuyu.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les participants à l'atelier / photo Adiac

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