Economie verte : le budget marocain de l’agriculture presque quadruplé en moins de dix ans

Ce pays du Maghreb, bien que désertique, est un exemple à suivre dans le développement de l’agriculture : le budget annuel du secteur est passé de 3 milliards de dirhams (300 millions d’euros) en 2008 à 11 milliards de dirhams (1 milliard d’euros) en 2016, selon les statistiques officielles.

« Je suis arrivé à la tête du ministère en 2007. En 2008, le budget de mon département était de 3 milliards de dirhams ; en 2016 il est de l’ordre de 11 milliards de dirhams », a expliqué Aziz Akhannouch, ministre marocain de l’Agriculture et de la pêche maritime.

Aziz Akhannouch s’exprimait ainsi devant un groupe de journalistes venus de près d’une trentaine de pays africains, dans le cadre d’un voyage de presse lié aux préparatifs de la COP22 que le Maroc va abriter pour la deuxième fois, après celle de 2001.

Disposé à soutenir l’initiative, en gestation, de la ceinture verte qui partira de la partie Ouest à la partie Est de l’Afrique, le Maroc veut d’abord placer l’agriculture au centre de la prochaine COP.

« Pendant la COP nous allons essayer de partager ce que nous avons vécu, comme expérience en terme de développement de l’agriculture, aux autres pays africains. Nous allons mettre l’agriculture au centre des négociations climat ; ce qui n’était pas le cas lors des précédentes éditions de la COP », a-t-il précisé.

« Il faudrait intéresser les grands décideurs du monde parce que l’agriculture est une solution à la sécurité alimentaire. On veut une croissance de l’agriculture africaine de 4% par an pour que l’Afrique soit au rendez-vous en 2050 », a ajouté le ministre marocain.

Un pays très exposé aux changements climatiques

En raison de la présence du désert, il pratique l’agriculture par irrigation qui produit des résultats escomptés.

D’ailleurs, le secteur agricole engloutit 11 à 12% du budget global d’investissement. Au moins 32% d’emplois dans le pays viennent de ce secteur, représentant 20% des exportations.

L’agriculture, c’est aussi 7,7% d’augmentation moyenne du Produit intérieur brut (PIB) entre 2008 et 2015.

Produisant 40% de son sucre, le pays est autosuffisant dans la production du lait et de la viande rouge. Bien que déficitaire dans la production des céréales, le Royaume du Maroc exporte des légumes.

Premier producteur mondial des sardines : ses exportations ont représenté 1,2 milliard de dollars en 2007 contre 2 milliards de dollars en 2016.

Le pays compte 22 ports de pêche. Au niveau de la pêche continentale, la pisciculture est présentée comme une vieille activité.