Education : l'Institut national de recherche et d’action pédagogiques appelé à s’arrimer à la modernité

Mercredi 27 Février 2019 - 11:14

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Selon l’évaluation faite récemment par un expert, la structure souffre de beaucoup de maux, au point de préoccuper son directeur général, Augustin Nombo, qui évoque la nécessité de la relever et de la redynamiser.  

Créé  en 1972 sur les cendres du Centre de documentation pédagogique ayant vu le jour à Brazzaville en 1955, l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques (Inrap) est un produit du Parti congolais du travail (PCT). En ce temps-là, il était chargé de réaliser les études commandées par le parti et l’Etat, en vue de transformer l’esprit et les structures de l’enseignement en République du Congo pour les adapter aux objectifs de l’école du peuple. Il s’agissait aussi d’étudier et d’expérimenter les méthodes pédagogiques pour mieux les adapter au milieu scolaire national et aux préoccupations idéologiques et politiques du PCT. 

Chemin faisant, cet institut semble aujourd’hui montrer ses limites. « Nous sommes en train de travailler pour le moderniser et l’arrimer aux nouveaux objectifs que l’Etat s’est fixés aujourd’hui. Comme le système éducatif a changé, il faut que l’Inrap s’adapte à la nouvelle donne », a expliqué Augustin Nombo.

Evoquant les défis à relever et les priorités de l’heure, le directeur général a cité l’évaluation de l’imprimerie, la relance de l’atelier de menuiserie et le problème des ressources humaines, au regard des nouveaux métiers dont l’infographie. Selon lui, la volonté du gouvernement et de la Banque mondiale est de faire de l’Inrap un pôle d’excellence en matière pédagogique.

Des réformes à entreprendre

Outre sa tutelle, le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, l’Inrap travaille avec les autres départements ministériels. Il s’agit, entre autres, des ministères des Sports, de l’Enseignement technique et professionnel sur les programmes et du ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique. Il développe actuellement le projet de classes vertes avec l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. C’est ainsi qu’il est envisagé la révision des statuts de l’Inrap pour l’emmener vers l’émergence.

« Ma vision pour l’Inrap est de relever cette maison qui a longtemps souffert afin qu’elle puisse retrouver son souffle d’avant. Mais cela passera par l’apport des autres partenaires extérieurs. Nous sommes en train de nous battre pour que l’institut puisse prendre son envol et que sur la scène nationale, qu’il soit un acteur majeur en matière pédagogique », a annoncé Augustin Nombo.

Régler l’épineuse question des fascicules sur le marché

Interpellé sur la circulation des fascicules dans les rues et marchés du pays, le directeur général de l’Inrap a rappelé que tout manuel pédagogique qui sort devrait avoir bénéficié du quitus de sa structure. « Nous sommes en train de tout faire pour que l’Inrap ait des moyens pour rédiger des manuels par nous-mêmes. Mais, cela ne nous empêche pas d’avoir des partenaires, ceux qui peuvent rédiger des manuels de concert avec nous, en particulier les inspecteurs qui ont la responsabilité pour que les manuels soient validés par l’Inrap, afin que la communauté éducative puisse en acheter », a-t-il précisé.

Notons que l’Inrap a pour missions, entre autres, d'orienter et d'innover les activités pédagogiques des écoles de métiers dont il assumait la tutelle; d'assurer la formation permanente des enseignants, notamment par le biais des cours par correspondance et d’univers pédagogique ; de doter des écoles des manuels et matériels didactiques conformes à l’esprit de l’école du peuple. Il est également chargé de recevoir, d'animer et de promouvoir les actions pédagogiques de tous les types d’enseignants ; d'assurer l’encadrement et le contrôle pédagogiques des enseignants ; de renforcer et faire une diffusion abondante des informations dans le domaine pédagogique.

Il s’agit aussi de promouvoir l’enseignement rural et développer les méthodes audiovisuelles ; de coopérer avec les autres institutions poursuivant un but similaire ; d’assurer la réalisation de l’intégration de la production aux activités scolaires ainsi que d’enrichir, épanouir les langues nationales pour leur utilisation dans l’enseignement.

Des missions que l’Inrap n’arrive plus malheureusement à assumer.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le directeur général de l’Inrap, Augustin Nombo/Adiac

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