Education : l’unesco désigne le musicien congolais Ray Lema comme porte-parole de l’Histoire générale de l’Afrique

Jeudi 8 Octobre 2015 - 13:03

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L’Unesco a lancé, le 7 octobre à Paris, une coalition internationale d’artistes pour soutenir la promotion d’un ouvrage de référence qui mérite d’être connu du public:  l’Histoire générale de l’Afrique.

La coalition a comme porte-parole le musicien congolais Ray Lema. Dans la période des indépendances des pays africains, l’Unesco confie aux historiens africains la rédaction de l’histoire de leur continent perpétuée jusqu’ici grâce à l’oralité.

Les huit volumes seront rédigés par 350 spécialistes sur un total de 10 000 pages, portant sur plus de 3 millions d’années de civilisation. Ils sont aujourd’hui publiés en anglais, français et arabe, et dans 10 langues dont trois africaines (kiswahili, hausa et peul).

Ce sera la première fois que  « la plume est entre les mains des Africains, qui partagent une vision continentale de l'histoire », écrit l’Unesco qui voit en cet ouvrage « un élément capital pour la reconnaissance du patrimoine culturel africain et mettre en évidence les facteurs qui contribuent à l'unité du continent », comme l'affirme l’historien kényan Bethwell Allan Ogot. « La tradition orale, comme source légitime d'histoire, gagne enfin ses lettres de noblesse au sein de la communauté scientifique mondiale ».

Pour l’Unesco, 2015 constitue la 2ème phase du projet, à savoir l’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique. Mais « ce monument d’érudition difficile d’accès », comme l’atteste  l’historien congolais Elikia MBokolo n’a pas encore connu la vulgarisation nécessaire au sein de l’éducation nationale.

Trois défis sont donc à relever, a estimé l’anthropologue djiboutien Ali Moussa Iye : un défi pédagogique, à savoir « puiser dans les huit volumes de l'Histoire des contenus éducatifs communs à l'intention de tous les élèves africains du primaire et du secondaire » ; un défi politique, à savoir «  intégrer ces contenus communs dans les différents systèmes éducatifs en Afrique » ; et enfin  un défi financier, à savoir «  convaincre les Etats de l'Union africaine de délier les cordons de leurs bourses ».

Actuellement, l’Unesco œuvre sur le 9ème volume « visant à actualiser le contenu publié et à mettre en relief les nouveaux défis que rencontrent l'Afrique et ses diasporas », a-t-il aussi rappelé.

Parallèlement, l’Unesco vient de créer un réseau d’artistes, d’origine africaine   et non africains pour sensibiliser la jeunesse aux messages véhiculés par l’Histoire générale de l’Afrique, et  persuader les dirigeants africains sur l'intérêt que cela représente pour l'ensemble du continent « l'enseignement du patrimoine partagé des peuples africains ».

Pour Ray Lema, « les dégâts de l’histoire sont très profonds et ils minent l’Afrique ». Ajoutant : « pour nous, les Africains, il est vital de connaître notre passé pour panser les blessures qu'il nous a infligées et retrouver la foi en nous-mêmes. C'est fondamental pour surmonter le paradoxe du continent africain : être si pauvre, quand il est si riche ».

Noël Ndong

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