Education : l’Unicef plaide pour l’intégration des écoles ORA dans la carte scolaire du Congo

La représentante adjointe de l’Unicef au Congo, Christine Naré Kaboré, qui faisait partie de la mission conjointe gouvernement-Système des Nations unies à Bétou, a demandé à la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Antoinette Dinga Dzondo, d’être leur relai auprès du ministre de l’Enseignement primaire pour l’intégration de ces structures dans la carte scolaire. En effet, ces écoles permettent aux enfants autochtones d’apprendre et de lire avant d’intégrer si possible le cycle formel. « Pour l’Unicef, le mandat est d’assurer que les droits sont réalisés y compris ceux à l’éducation. L’Unicef n’a pas été à l’origine de la création des écoles ORA. Mais, nous supposons que s’il y a eu ces écoles, c’est peut-être à cause du manque d'écoles primaires formelles dans le département de la Likouala. Par exemple d’Enyellé à Bétou (85 km), il n’y a pas d’écoles primaires. C’est sûrement ce vide qui a conduit à la mise en place de ce système », a-t-elle expliqué.

En effet, ces écoles qui sont au nombre de 46 dans le département de la Likouala arrivent à contenir des enfants autochtones grâce à l’alimentation scolaire fournie par le PAM. Le coordonnateur de ces écoles, le père Lucien que la délégation conjointe a rencontré à Makodi, dans le district d’Enyellé où il y a 140 enfants, a regretté le fait que ces structures n'aient été budgétisées qu’à 750 Euros. « La participation des parents, de la communauté est grande pour permettre aux enfants d’accéder à l’école. Le PAM a fait une action très bénéfique pour ces enfants pour qu’ils restent stables à l’école en mettant en place avec le gouvernement les cantines scolaires. Nous remarquons que quand il y a la cantine scolaire, les enfants viennent nombreux jusqu’à la fin de l’année », a-t-il souligné.

Au regard de la précarité dans laquelle se trouvent ces enfants, la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité leur a offert des habits et autres objets.

Les autorités de Bétou ne sont pas d’accord avec l’Unicef

Mais dans le district de Bétou, les autorités ne semblent pas être d’accord avec la politique menée par certaines agences du système des Nations unies. Au cours d’une rencontre avec la délégation conjointe, certaines d’entre elles ont publiquement critiqué les conditions dans lesquelles les enfants autochtones apprennent. Selon la représentante adjointe de l’Unicef, son organisme avait pensé qu’il fallait permettre aux enfants ne pouvant pas intégrer l’école primaire formelle de bénéficier d’une certaine forme d’éducation. « C’est pourquoi, nous avons aidé à assurer que les curricula peuvent être améliorés afin d’aider ces structures non formelles à donner la base pour que ces enfants puissent intégrer l’école formelle. Ce n’est pas ce que nous voulons mais il y a quelque chose qui est fait. Nous ne pouvons pas pour l’instant, mobiliser les ressources pour changer dramatiquement cela, nous sommes en train de nous demander s’il faut laisser ces enfants sans aucune éducation ou les aider, pendant que nous faisons le plaidoyer auprès de l’Etat », a rétorqué Christine Naré Kaboré.

Rappelons que cette année, l’Unicef a assuré la prise en charge des animateurs avec le gouvernement. Ainsi, Christine Naré Kaboré est convaincue que l’Etat prendra des dispositions pour que cette situation s’améliore. Les besoins pour la prise en charge des 77 animateurs et superviseurs sont chiffrés, à en croire le père Lucien, à environ 50 millions FCFA.