Education : Majolina fait la fierté de sa communauté

Vendredi 29 Mars 2019 - 11:35

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Les préjugés ont la peau dure et ce n’est pas Majolina qui vous dira le contraire. Elève en classe de quatrième à Indo, à environ trois kilomètres de Sibiti,  Bénicia Majolina Mbondo Makita est l’unique autochtone dans son collège. Espoir de sa famille et de toute sa communauté, l'adolescente a l'ambition de devenir gendarme pour défendre les siens.

Agée de 14 ans, Bénicia Majolina Mbondo Makita fait partie des rares filles qui font la fierté de la communauté autochtone, ayant su s’imposer par son travail et son opiniâtreté .

En effet, malgré son adolescence, elle est quelque fois confrontée à des blagues douteuses par rapport à ses origines, à des paroles et des comportements qui blessent ou à l’exclusion au sein de son collège. « Fort heureusement pour moi que je suis déjà vaccinée », a dévoilé la jeune fille qui est reconnaissante envers les professeurs. « Ils ne font pas la différence entre moi et les autres élèves, ils me traitent de la même manière et combatte cette division », a-t-elle admis.  

Ces préjugés et barrières culturelles, elle a réussi à les surmonter en se tournant vers le travail. Encouragée et soutenue par ses parents et plus précisément son père qui souhaite la voir intégrer les rangs de la gendarmerie, elle n’est pour autant pas absente de certaines obligations champêtres et ménagères dans sa famille. « Ma mère me répète tout le temps de ne pas me laisser influencer par les autres filles de mon âge qui pour certaines sont déjà dans les foyers », a expliqué la jeune fille, qui voue une admiration pour la langue anglaise.

Touchée par le fait que sa communauté a parfois du mal à accéder aux centres de santé, faute de moyens financiers, le cœur de la jeune fille balance entre son désir de devenir gendarme et celui d’infirmière car, a-t-elle reconnu: « Ce n’est pas facile pour nos parents de vivre de la cueillette et de la chasse ».

Noble cause que Henriette Kibouka Tchicaya, directrice départementale de la Promotion et de la protection des peuples autochtones dans le département de la Lékoumou, encourage vivement. « L’instruction est la clé de la réussite. Grâce à celle-ci et sa persévérance, Majolina pourra changer le regard de certains Bantous vis-à-vis de sa communauté », a exhorté la directrice. Elle s’est personnellement chargée d’établir à la jeune fille un acte de naissance dans les prochains jours afin qu’elle ne soit pas pénalisée lors des examens d’Etat comme c’est le cas pour plusieurs enfants dans les localités environnantes.

Dernière d’une famille de trois, Bénicia Majolina Mbondo Makita, comme toutes les jeunes filles de son âge, caresse l’espoir d’un lendemain meilleur. On ne peut que le lui souhaiter.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Bénicia Majolina Mbondo Makita

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