Éducation : Matata Ponyo crée une cacophonie à l’Enseignement technique et professionnel

Lundi 21 Novembre 2016 - 17:45

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Avant de quitter son poste, le Premier ministre, alors qu’il avait déjà démissionné, répond aux caprices et volontés égoïstes de certains de ses collaborateurs en prenant une décision qui suscite les inquiétudes au niveau du secteur de l’éducation et qui risque de freiner l’émergence de l’enseignement technique telle que décidée par le chef de l’État.

Une correspondance du 16 novembre 2016 du Premier ministre sortant, Augustin Matata Ponyo, adressée au ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et Initiation à la Nouvelle citoyenneté (EPS-INC), Maker Mwangu, en réaction aux préoccupations de ce dernier, contenues dans une lettre du 11 novembre 2016, relatives à la mise en place générale des agents de carrière des services publics de l’État du ministère de l’Enseignement technique et professionnel (MINETP) pose problème.

Dans cette lettre, le Premier ministre a estimé qu’il fallait surseoir l’exécution de la mise en place initiée par le ministre de l’ETP, en permettant à la Commission technique mixte ad hoc de poursuivre ses travaux devant conduire à la mise en place progressive de l’administration de l’ETP aux niveaux provincial et local. Cette lettre d’Augustin Matata Ponyo a permis au secrétaire général à l’EPS-INC de demander aux ministres provinciaux chargés de l’Éducation par un télégramme du 18 novembre de surseoir le processus d’installation des proposés aux différentes fonctions dans leurs provinces respectives.

Un arbre qui cache la forêt

Les préoccupations du ministre Maker Mwangu, la décision du Premier ministre Matata Ponyo et le télégramme du secrétaire général à l’EPS-INC suscitent beaucoup de questions auprès de l’opinion.

Déjà, dans les faits, le ministre de la Fonction publique, le Pr Pascal Isumbisho Mwapu, dans une correspondance du 18 novembre adressée au Premier ministre, avait relevé certaines inquiétudes qui vidaient de leur substance les inquiétudes de Maker Mwangu. Dans sa lettre, le Pr Isumbisho a noté qu’il a eu à travailler avec les deux ministères issus de l’ancien ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) dans le processus de la mise en place des administration de ce deux portefeuilles de l’État. Et les responsables de ces deux ministères ont été au courant de l’évolution de tous les dossiers parce qu’ils ont participé à leur élaboration. Ce qui l’amène à s’étonner de ces soi-disant préoccupations du ministre Maker Mwangu.

À en croire le ministre de la Fonction publique, le ministère de l’ETP peine à mettre en place ses structures opérationnelles permettant de réaliser la mission que lui a assignée le Chef de l’État, par son ordonnance signée il y a deux ans, modifiée et complétée par celle n° 15/075 du 15 septembre 2015 portant réaménagement technique du gouvernement. « Depuis mon avènement à la tête du ministère de la Fonction publique, le 25 septembre 2015, plusieurs activités ont été entreprises avec le concours de mes deux collègues concernés afin que, de manière transparente, soient mises en place les structures organiques attendues », a précisé le Pr Isumbisho. Parmi es activités dont parle le ministre de la Fonction publique, il y a la Commission mixte chargée de la mise en œuvre du cadre et structures organiques du Secrétariat général de l’ETP dont les conclusions, notamment la mise en place générale des agents, ont été entérinées par le ministre Isumbisho et qui avait comme mission de mettre à la disposition de l’administration de l’ETP du personnel de l’ex-secrétariat général à l’EPSP et d’élaborer la mise en place exclusivement par l’équipe du Secrétariat général à l’ETP, contrairement à ce que Matata Ponyo dit dans sa lettre du 16 novembre.

Le ministre de la Fonction publique, qui dit n’avoir jusque-là pris une décision unilatérale, a noté que la finalité était de permettre au nouveau ministère, qu’est celui d’ETP, de remplir fidèlement la mission que le chef de l'État lui a dévolue par le chef de l’État, qui a décidé de sa création. Il dit attendre que les deux ministères concernés ainsi que leurs administrations réciproques lui apportent les matières et réflexions approfondies pour prise d’acte. Allant au-delà, le ministre de la Fonction publique fait observer que l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ainsi que l’alphabétisation des citoyens sont de la compétence exclusive des provinces. Et, dans le contexte de la décentralisation, a-t-il noté, une mise en place effectuée au seul niveau central  sans atteindre le niveau provincial est inadéquate si les structures provinciales et locales de cette administration ne sont pas opérationnelles.

Des inquiétudes du METP

Dans une mise au point à l’attention du Premier ministre, le ministre de l’ETP, Jean Nengbangba Tshingbanga, a relevé quelques points sombres entretenus dans ce dossier et rappelle tout le parcours, de l’ordonnance du chef de l’État créant ce ministère chargé de l’Enseignement technique et professionnel, jusqu’à la décision controversée du Premier ministre, de surseoir la mise en place alors que décidée conformément à la loi et étudiée avec toutes les parties prenantes. Ici, le ministre rappelle certains faits considérés par lui comme un blocage du ministère de l’EPS-INC pour le bon fonctionnement de ce nouveau ministère, qui suscite beaucoup d’espoirs pour la hiérarchie du pays et la communauté nationale.

Après ces éléments, plusieurs questions restent en suspense. Pourquoi la création du MINETP gêne-t-elle certaines personnes ? Pourquoi le ministère de l’EPS-INC s’ingère-t-il dans une affaire qui concerne un autre ministère ? Comment le Premier ministre, qui connaît le parcours de ce dossier depuis l’ordonnance du chef de l’État et la suite parce qu’il a été tenu informé, est-il tombé dans ce piège ? Ce sont là des questions qui continuent à fuser dans l’opinion.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le premier ministre sortant, Augustin Matata Ponyo

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