Education nationale : 2017, une année à deux vitesses

Lundi 14 Août 2017 - 22:15

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Si au niveau des sous-secteurs de l’enseignement général et technique les calendriers scolaires ont été respectés, l’enseignement supérieur a une fois de plus battu le record des grèves dues à la non-prise en compte des revendications sociales des étudiants et du personnel de l’Université Marien-Ngouabi.

En dépit des difficultés économiques, les acteurs du système éducatif national, notamment ceux des ministères des Enseignements technique et général ont tenu leur pari en conduisant à bon port leurs programmes scolaires. Ces deux sous-secteurs viennent de passer une deuxième année consécutive sans grève, ce malgré de nombreuses revendications des enseignants classées, d’après les syndicalistes, jusque-là sans suite. Ce climat d’accalmie est sans nul doute à l’origine des bons résultats enregistrés aux différents examens d’Etat au titre de l’année scolaire 2016-2017.

Au niveau de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, par exemple, les résultats du baccalauréat ont été jugés satisfaisants. Sur les 80 559 candidats présentés, 22 286 ont été déclarés admis, soit 27, 66% contre 21, 26% en 2016. Même son de cloche pour le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) où plus de la moitié des candidats ont satisfait à cet examen d’Etat qui ouvre la voie au cycle secondaire second degré. En effet, ils sont 61 305 qui ont été déclarés admis sur les 110 369 candidats, soit un pourcentage de 55,55% contre 46,39% en 2016, une progression de 9,16%.

Les résultats ont été également flatteurs pour le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) tel qu’en témoignent les statistiques de Brazzaville (84, 81%), soit une hausse de 5% et du département des Plateaux (96, 18%) contre 85, 19 % en 2016.

S’agissant de l’enseignement technique et professionnel, la pente observée depuis quelques années au niveau du baccalauréat a été un peu relevée. En effet, le taux d’admission a atteint cette année plus de 31%, contre 29,74% l’an dernier, pour 1 018 admis au premier 1er tour et 6 088 admissibles sur les 21 155 candidats présentés.

Grogne sociale à l’Université Marien-Ngouabi

Comme l’an dernier, l’année académique 2016-2017, a été fortement perturbée par des grèves à répétition des étudiants et des travailleurs de l’Université Marien-Ngouabi. Les premiers qui réclament, entre autres, le paiement de plus deux trimestres de bourses ont paralysé les cours dans les onze établissements de l’alma-mater par une grève qui a duré plus d’un mois. Mais la prise en compte de leurs revendications semble en bonne voie. Au cours d’une conférence de presse le 9 août, le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, a indiqué que la principale cause du retard dans le traitement des dossiers de bourses était le non-respect des calendriers académiques par les établissements. « Les retards dus à la publication des résultats pour certaines facultés mettent en difficulté la sous-commission qui doit se réunir pour commencer à étudier les dossiers des étudiants », a justifié le ministre, précisant que des notes de service seront signées et les listes affichées sous peu avant d’être transmises au ministère des Finances pour paiement.

Une nouvelle grève en vue ?

Parmi les revendications du personnel, il y a la concomitance du paiement des salaires des agents avec ceux de la fonction publique ; le paiement des heures complémentaires, supplémentaires, de surveillance et d’encadrement des thèses et des mémoires. L’autre doléance concerne le décaissement régulier du budget de fonctionnement. Pour mettre en exécution leur menace, le personnel enseignant et non enseignant de l'Université Marien-Ngouabi a déclenché en avril dernier, trois journées dites : « université morte ».

Dans une déclaration rendue publique le 21 juillet, le collège intersyndical de l’unique établissement public d’enseignement supérieur au Congo, exigeait le paiement intégral des salaires des mois de juin, juillet et août 2017. A cela s’ajoutent l’apurement des heures complémentaires de surveillance et d’encadrement des thèses de mémoire, le décaissement de la subvention de fonctionnement des premier, deuxième et troisième trimestres de l’année en cours. « Le collège intersyndical, qui constate, amèrement, que les préoccupations posées par le personnel de l’Université Marien-Ngouabi demeurent sans solution, annonce qu’il entrera en grève générale et illimitée sans préavis, dès le 1er septembre 2017, à 7h00, si les problèmes énumérés ci-haut ne trouvent pas de solutions ».

Rappelons que l’année dernière, environ 20 454 étudiants ont bénéficié des bourses dont 14 597 à l’Université Marien-Ngouabi. En attendant la publication des listes de renouvellement et rétablissement, la sous-commission des bourses de l’enseignement supérieur a attribué au titre de l’année 2017 cette aide du gouvernement à près de 10 000 nouveaux étudiants. Parmi ceux-ci, il y a 6 360 de l’Université Marien-Ngouabi, 57 de l’Institut national du travail social, 643 des établissements privés ayant reçu des agréments définitifs, de l'Université protestante de Brazzaville et deux autres écoles conventionnées à Pointe-Noire. Grande innovation de cette campagne : l’attribution de la bourse en première année à tous les étudiants autochtones et ceux vivant avec handicap, ainsi qu’aux meilleurs bacheliers dès la première année.

Parfait Wilfried Douniama et Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Les élèves attendant l'affichage des listes d'admis au BEPC; un des onze établissements de l'Université Marien-Ngouabi paralysé par des grèves à répétion; crédit photo Adiac

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