Education non formelle : encadreurs et animateurs de la Sangha s’imprègnent des nouveaux manuels

Jeudi 31 Mai 2018 - 18:15

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Un séminaire de renforcement des capacités, lancé dans le département de la Sangha, s’inscrit dans le cadre du projet « Autonomisation des adolescents hors de l’école » financé depuis près de trois ans par le gouvernement japonais et piloté par l’Unicef.

Après l’identification des apprenants et animateurs susceptibles de bénéficier du projet, des manuels de français, de calcul et guide de compétence de vie courante ont été rédigés. En effet, ce projet développé depuis 2016 par l’Unicef, avec des fonds du gouvernement du Japon, estimés à environ deux cent cinquante millions FCFA, a créé les conditions pour l’autonomisation de cinq cent vingt jeunes dont deux cent quarante-six filles. Il vise à donner une seconde chance de la formation professionnelle aux jeunes ayant abandonné les études et ceux qui n’ont jamais été à l’école dans les départements de Brazzaville, Pointe-Noire, Sangha et Likouala.

La directrice générale de l'Alphabétisation et de l'éducation non-formelle, Laure Matongo, a saisi cette occasion pour remercier le gouvernement japonais et l’Unicef pour la formulation de ce projet. Elle a également sollicité l'implication personnelle du ministre de tutelle dans la multiplication de ces manuels ainsi que l’extension du projet à tous les départements du pays. Car, a-t-elle dit, le système éducatif non-formel n’est pas encore au niveau d’offrir ce qu’il faut pour lutter efficacement et effectivement contre l’analphabétisme et l’illettrisme, d’autant plus que les taux s’avèrent encore élevés au Congo. Parmi les raisons épinglées, elle a cité le fait que le système ne possède pas totalement des personnels qualifiés, l’insuffisance de financement et des difficultés de pratique pédago-andragogique. D’autres raisons étant l’insuffisance du personnel ayant entraîné la fermeture de fait de plusieurs centres d’alphabétisation, surtout à l’intérieur du pays.

Abordant le cas particulier de la Sangha, Laure Matongo a rappelé que le département n’en comptait plus que quatre centres fonctionnels sur un total de dix-sept. « C’est naturellement dans un souci d’harmonisation des compétences que la formation d’aujourd’hui est proposée, afin de savoir prendre la mesure de la gestion managériale et de la pratique pédago-andragogique du système dans lequel évoluent nos animateurs », a-t-elle précisé.

Insistant sur les centres fonctionnels, la directrice générale de l’Alphabétisation et de l’éducation non formelle a indiqué qu’ils évoluaient dans des structures d’emprunt, affectées aux classes du secteur formel. Les mêmes difficultés sont également observées lors des cours d’alphabétisation où il manque d’électricité dans certains établissements y compris dans les grandes villes.

Une alternative crédible à l’éducation de base formelle

Lançant les travaux de ce séminaire, Anatole Collinet Makosso a rappelé que l’alphabétisation est un droit et la pierre angulaire de l’apprentissage tout au long de la vie. Selon lui, dans un monde en pleine mutation, la notion d’alphabétisation ne doit plus se limiter au simple fait de faire acquérir les connaissances cognitives de base, à savoir la lecture, l’écriture et le calcul. Elle ne devrait pas également se limiter plus aux adultes n’ayant jamais été à l’école.

« Vous devez avoir pleine conscience que l’alphabétisation aujourd’hui concerne désormais l’accompagnement et la prise en charge des élèves en difficulté scolaire, en remédiation scolaire et en échec scolaire. Dans ce sens, l’alphabétisation et l’éducation non formelle doivent être de nature à favoriser, chez l’apprenant, le retour sans complexe dans le circuit scolaire, lui permettre, par la continuité de l’apprentissage, d’atteindre un niveau d’études supérieur qu’il ne l’espérait », a rappelé le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation.

Quant à l’éducation non formelle, il a déclaré que de par la flexibilité et la variété de ses modes d’organisation et de transmission, elle peut être une alternative crédible à l’éducation de base formelle et offrir d’autres voies de formation efficaces. Le ministre a, par ailleurs, rappelé que l’ambition du gouvernement est d’offrir des possibilités d’alphabétisation et d’éducation non formelle tout au long de l’existence, selon différents modes, en prêtant particulièrement attention à la population des couches et zones défavorisées ainsi qu’aux femmes et aux filles. « Nantis de compétences renforcées à la fin de cette formation, nous demandons que vous concouriez avec nous à diriger ce système sublime qui offre des possibilités de rattrapage intellectuel, de remise à niveau, d’intégration socioprofessionnelle et culturelle. Sachons, une fois de plus, que pour vaincre l’analphabétisme et l’illettrisme, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, pour sauver la population congolaise non lettrée », a espéré le ministre.

Anatole Collinet Makosso a, enfin, rassuré les encadreurs et animateurs de ce sous-secteur que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour les aider à surmonter les difficultés conjoncturelles, notamment les conditions de travail et le déficit du personnel.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Anatole Collinet Makosso entouré de Laure Matongo et du préfet de la Sangha ; les participants/Adiac

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