Education : timide rentrée scolaire 2018-2019

Lundi 3 Septembre 2018 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans différentes rues de Kinshasa, les élèves en uniforme bleu-blanc ont été de moins en moins visibles le 3 septembre, premier jour de la reprise des classes. Une situation qui s’explique, entre autres, par les difficultés socioéconomiques qu’éprouvent plusieurs familles kinoises aux revenus modestes.  

Contrairement aux années antérieures où l’on notait un certain engouement dès le premier jour de la rentrée des classes, cette fois-ci l’effervescence n’y est presque pas. Après deux mois de vacances, les élèves du secteur de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) continuent de  tirer en longueur leurs congés, pas du tout pressés d’emprunter le chemin de l’école.

Ce lundi 3 septembre, à Kinshasa et ailleurs dans l’arrière-pays, la rentrée s’est effectuée de manière timide, sans grande pompe. Les différents établissements scolaires qui ont ouvert leurs portes attendaient désespérément les élèves, qui se sont fait désirer. Les salles de classe étaient quasiment vides, mis à part quelques élèves dont les parents avaient fait l’essentiel, en leur dotant des fournitures scolaires requises. Ce qui n’est sans doute pas le cas de nombreux parents impayés, sans ressources et qui continuent à attendre des salaires hypothétiques pour acheter à leurs progénitures des kits scolaires.     

Dans les rues de Kinshasa, c’est à peine que l’on pouvait apercevoir ce lundi un élève en tenue bleu-blanc. Ils étaient, pour ainsi dire, quasiment invisibles. Pendant ce temps, le centre-ville et d’autres lieux de négoce étaient pris d’assaut par des parents retardataires qui, en dernière minute, tentaient le forcing pour répondre aux besoins de scolarité de leurs enfants. Face à la hausse des prix des fournitures scolaires, certains ont dû se contenter du peu ou mieux, de ce qui était à la portée de leur maigre bourse, quitte à compléter le reste progressivement. Du côté des vendeurs, c’est la consternation. Ils déplorent l’absence des acheteurs en dépit de leur niveau de stock élevé mais dont les prix appliqués contrastent nettement avec le volume de la bourse des consommateurs. Outre cette dimension liée à la situation économique délétère du pays, certains analystes justifient cette rentrée scolaire timide par la tension politique de l’heure mais aussi par les difficultés récurrentes de transport à Kinshasa et dans les grandes villes du pays.

A Beni, territoire du Nord-Kivu frappé par la maladie à virus d'Ebola, la plupart des  parents ont hésité d'envoyer leurs enfants ce premier jour à l’école, bien que la direction provinciale de l’EPSP/Nord-Kivu ait affirmé avoir pris toutes les dispositions pour sécuriser les élèves et les enseignants contre cette épidémie. A Kisangani (province de la Tshopo), les syndicats des enseignants continuent de déplorer le non-paiement de certains d’entre eux, notamment les nouvelles unités, prêts à boycotter la rentrée scolaire par solidarité à leurs collègues.   

Alain Diasso

Notification: 

Non