Élection des gouverneurs : les résultats définitifs attendus le 18 avril prochain

Lundi 28 Mars 2016 - 16:52

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Alors que l'opposition parle d'un « non-évènement » et d'un « vote acheté », la majorité revendique quatorze des vingt nouvelles provinces ayant organisé les élections des gouverneurs le 26 mars.

Comme promis, le 26 mars a été marqué par l’organisation des élections dans les différentes assemblées provinciales de nouvelles provinces issues du démembrement. Les députés provinciaux avaient la charge d’élire, conformément à la Constitution, les candidats gouverneurs et vice-gouverneurs dans les vingt et une nouvelles provinces. Ce qui a été fait. Il en ressort de l’évaluation faite par la Céni, quelques heures après la publication des résultats provisoires, que les scrutins se sont déroulés sans anicroches dans les vingt nouvelles provinces concernées, à l'exception du Sud-Ubangi. L’annulation de l’élection du bureau définitif de l’assemblée provinciale de cette dernière province a empêché la tenue du scrutin. Celui-ci a été reporté au 1er avril, les membres du nouveau bureau ayant été élus le même 26 mars. Par contre au Nord-Ubangi où l'élection a eu lieu, aucun des candidats en lice n’a obtenu la majorité requise obligeant ainsi la Céni à organiser un second  tour pour départager Marie-Thérèse Gerengbo (candidate MP) et André Teddy Kapalata (MCL) qui s’en sont tirés respectivement avec neuf voix et huit voix sur dix-huit votants.

De ces scrutins, il est à retenir que la majorité présidentielle (MP) a réussi à faire élire ses candidats-gouverneurs dans quatorze nouvelles provinces sur les dix-neuf concernées par ces élections en attendant que la situation du nord et sud Ubangi ne soit décantée. Bien plus, la MP revendique également deux autres provinces, en l'occurrence, le Bas-Uélé et le Kasaï central dorénavant placés sous la responsabilité de deux candidats indépendants proches des partis alliés. Quant aux indépendants, ils sont théoriquement cinq à avoir fait face au rouleau compresseur de la MP qui tenait à avoir dans son giron l’ensemble des nouvelles provinces. Ces cinq indépendants devront gérer les provinces de Bas-Uélé, de Haut-Uélé, de l’Équateur, du Kasaï-Central et de la Mongala. L’opposition, quant à elle, n’a rien obtenu, ses candidats ayant été battus à plate couture.  

Notons cependant que les résultats publiés le 26 mars concernant vingt des vingt et une nouvelles provinces ne sont que provisoires. Ils ont été transmis aux cours d’appel « pour le traitement du contentieux éventuel et proclamation des résultats définitifs ». Sauf imprévu, c'est le 18 avril que le suspense sera définitivement levé. Les nouveaux gouverneurs élus remplaceront les commissaires spéciaux nommés depuis août dernier par ordonnance présidentielle.      

La MP accusée de diktat

Beaucoup de choses ont été dites sur la manière dont les scrutins se sont déroulés dans les nouvelles provinces avec, à la clé, des lourds soupçons de corruption à charge de la MP. D’après l’opposition, la MP aurait imposé des listes uniques dans certaines provinces à coup de menaces, violences et achats de conscience. Les règles du jeu, argue-t-on, étaient biaisées d’avance par la coalition au pouvoir. Ce qui, de l'avis du sénateur MLC Jacques Djoli, constitue un net recul démocratique. Plus critiques, d’autres cadres de l’opposition allèguent que la MP aurait utilisé la fibre régionale et même tribale pour faire passer ses pions sur fond d’intimidation à l’endroit des députés provinciaux. Le cas du candidat gouverneur MLC à la Mongala menacé de mort pour avoir postulé est cité à titre d’exemple pour démontrer le cynisme qui avait habité les membres de la MP obnubilés par la hargne d’imposer à tout prix leurs candidats.

Des accusations balayées d’un revers de main par la MP qui met sa performance sur le compte d’une politique efficace mise en place au sein de la plate-forme. « C’est le résultat d’une politique efficace et d’une campagne menée de façon efficiente. Nous avons jeté notre secrétariat dans la bataille. Nous sommes d’ores et déjà satisfaits de ce résultat qui va nous permettre de mener notre politique sur le terrain», s’est réjoui le porte-parole de la MP André-Alain Atundu. Pour sa part, Lambert Mende estime que la majorité présidentielle aura démontré, par ces scrutins, qu'elle reste toujours majoritaire avec 84% de succès. « S'il y a des preuves que de l'argent a été distribué, je mets quiconque au défi d'en apporter la preuve et de la porter devant les cours et tribunaux », a-t-il réagi à propos des allégations de corruption des députés provinciaux imputées à sa famille politique. Ci-contre la liste complète des nouveaux gouverneurs élus.

LISTE DES GOUVERNEURS ELUS

Bas-Uélé : Kasubu Mbaya Borrey Armand (indépendant)

Equateur : Bolamba Tony Tony  Cassius (indépendant)

Haut-Katanga : Kazembe Musonda Jean-Claude (majorité)

Haut-Lomami : Mbuyu Kabango  Célestin (majorité)

Haut-Uélé : Lola Kisanga Jean-Pierre (indépendant)

Ituri : Abdallah Pene Mbaka Jefferson (majorité)

Kasaï : Manyanga Ndambo Marc (majorité)

Kasaï –Central : Kande Mupompa Alex (indépendant)

 Kasaï-Oriental: Ngoy Kasanji Alphonse  (majorité)

 Kwango : Kabula Mavula Larousse (majorité)

Kwilu : Kinyoka Kaba Lumuna Godel (majorité)

Lomami : Kamanda  Tshibangu Muteba Patrice (majorité)

Lualaba : Richard Muyez  (Majorité)

Mai-Ndombe : Ngobila Mbaka Gentiny (majorité)

Mongala : Essimba  Baluwa Bolea Bienvenu  (indépendant)

Sankuru : Ulungu Ekunda Lukata (majorité)

Tanganyika : Ngoy Kitangala Richard (majorité)

Tshopo : Ilongo Tokole Jean (majorité)

Tshuapa : Lomboto Lombonge Cypien (majorité)

 

Alain Diasso

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