Élection des gouverneurs : l'opposition a mal évalué la tâche et l'adversaire

Samedi 2 Avril 2016 - 17:28

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Paraphrasant Victor Hogo, Alain-André Atundu, le porte-parole de la majorité présidentielle, a rappelé qu'au lendemain d'une grande bataille, l'aube se lève toujours sur des cadavres. Sa famille politique, a-t-il insisté, a remporté une victoire écrasante pour la simple raison qu'elle ne s'est trompée ni d'objectifs ni d'électeurs. "Pendant que l'opposition s'adressait de préférence aux bas instincts de la foule, la majorité présidentielle a agi sur trois cordes sensibles : l'intelligence, le coeur et la conscience de chaque député-électeur".  Et le résultat est une victoire incontestable et sans bavure. 

 André-Alain Atundu Liongo a réuni, le 1er avril, la presse nationale et internationale pour faire le tour des questions brûlantes de l'actualité très agitée de la RDC. Il a ouvert d'abord une parenthèse sur le sort des Congolais pris au piège lors des attentats terroristes de Bruxelles. Parmi les victimes, il y a Yves Tshiyombo qui a laissé une veuve et deux enfants. D'autres victimes vivantes portent toute la douleur de la sombre journée du 22 mars 2016. Le porte-parole de la majorité présidentielle leur a souhaité un prompt rétablissement, particulièrement au vice-président de l'Assemblée nationale. Mais il y a également ceux qui en ont échappé sans dommages. C'est le cas du léopard Mbokani. Face à cet évènement tragique, André-Alain Atundu a rappelé que la RDC n'est pas épargnée, particulièrement dans sa partie est où les forces de sécurité s'attellent à sécuriser les populations de Beni et de l'Ituri contre les actions de l'ADF et d'autres groupes terroristes. Le terrorisme, a-t-il renchéri, n'est pas un privilège exceptionnel réservé à certains États et inaccessible à d'autres. Il a condamné ces actes ignobes tout en appelant à une solidarité et une coopération entre les États.

Après cette entrée en matière, il y a bien entendu le plat de résitance. En effet, l'actualité politique reste dominée par les retombées de l'élection des gouverneurs. André-Alain Atundu a rejeté les accusations et imputations sans fondement réel et crédible sur l'argent qui aurait été distribué aux députés pour acheter leur conscience. Même au cours des échanges, la question d'une corruption à grande échelle est revenue avec force. "Une campagne électorale a un coût intellectuel, humain et financier. Ne pas en tenir compte dans sa stratégie, c'est faire montre d'une naïveté déconcertante". Toutefois, il faut chercher la cause de la débâcle de l'opposition simplement dans sa campagne. Les députés provinciaux constituaient le corps électoral. "Nous avons construit un exposé de motif convaincant et une argumentation percutante pour convaincre les députés électeurs". Il a accusé l'opposition de réfuser de voir la réalité en face et de chercher à saper l'action positive de la majorité et les résultats appréciables du président Kabila. Selon lui, certains leaders des partis politiques sont aveuglés par une ambition présidentielle précoce. Pour sa part, la majorité a déposé également à son niveau une requête de recours à la cour d'appel pour certains cas d'irrégularités et de violation des dispositions légales.

Pour André-Alain Atundu, le dialogue reste opportun au regard des enjeux et défis du processus électoral. D'ailleurs, l'Union africaine a désigné Edem Kodjo comme facilitateur international, avec le soutien du secrétaire général de l'ONU. C'est une occasion de mener une réflexion sur la gouvernance électorale et ses pesanteurs professionnels. Il y a, par exemple, l'analyse indispensable sur la prolongation de fait des mandats des sénateurs et députés provinciaux mais aussi l'analyse des actes de l'oppostion au regard de son statut légalement reconnu. Les tentatives récurrentes de recours à la violence de rue donne forcément une matière à réflexion. En cette période importante pour la question électorale et son incidence sur les échéances à venir, il faut surtout éviter de distraire l'opinion, a-t-il soutenu. "Il ne leur est pas permis d'éclairer le peuple sous un faux jour pour empêcher au président Kabila de poursuivre la réalisation du destin du peule congolais ". La démocratie doit continuer à demeurer une solution aux réalités du pays et une voie de l'espoir.

Au-delà de décembre 2016, il n'y aura pas de vacance car la Constitution prévoit que le président reste en fonction jusqu'à l'installation effective du président élu, a-t-il martelé. À ce sujet, André-Alain Atundu salue la lucidité du Conseil de sécurité qui a utilisé l'expression "élections en temps voulu". Même d'autres institutions dont l'Union africaine et l'Organisation internationale de la francophonie abondent dans le même sens en parlant d'élections à "bonne date". Pour lui, ces prises de position viennent confirmer les difficultés du processus et l'urgence de tenir un dialogue. Les Nations unies devraient plutôt tenir compte des avis techniques de la Céni et de l'issue du dialogue dans ses recommandations.                  

Laurent Essolomwa

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