Élection des nouveaux gouverneurs : un nouveau chronogramme de la Céni attendu

On ne le dira jamais assez, le processus électoral en RDC est en train de patauger dans les méandres de la cacophonie. Manque de planification et improvisation sur fond de précipitation semblent caractériser la Céni visiblement dépassée par les évènements. Après avoir récupéré ses prérogatives alors confisquées par le vice-Premier ministre chargé de l’intérieur qui fixa unilatéralement l’élection des gouverneurs de vingt et une nouvelles provinces de la RDC issues du découpage au 30 juillet 2015, la Céni a cru faire œuvre utile en la renvoyant au 6 octobre prochain.

C’était sans compter avec les diverses contraintes liées à l’installation effective des nouvelles provinces. De sorte qu’à la clôture du dépôt des candidatures le 21 août, l’institution électorale s’est rendu compte que bien des préalables n’étaient pas encore réunis pour activer la machine électorale. Force a été de constater que « les nouvelles assemblées provinciales ont, dans la plupart des cas, clôturé leur session extraordinaire sans savoir épuisé l’ordre du jour tel que déterminé par l’article 9, alinéa 1er de la loi de programmation n°015/004 du 28 février 2015, déterminant les modalités d’installation des nouvelles provinces ». Face à cette contrainte résultant des aléas du terrain, la Céni s’est vue dans l’obligation de revoir son chronogramme. D’où le deuxième report à une date qui n’est pas encore fixée de l’élection des nouveaux gouverneurs.

Moralité : la Centrale électorale veut se donner un temps pour peaufiner un nouveau calendrier électoral harmonisé voulu réaliste et compatible « aux diverses réalités liées notamment au processus de mise en place des nouvelles provinces, en général, et principalement, à l’installation des bureaux définitifs des Assemblées provinciales ». C’est au cours de la plénière du 21 août que la Céni a annoncé ce report en l’absence de son président en soins médicaux à l’étranger. En attendant le nouveau chronogramme, les personnes ayant déjà déposé leurs candidatures disposent du droit d’ajout, de retrait et de substitution des candidatures, précise le communiqué de la Céni. Ceux qui ne l’ont pas encore fait ont une opportunité d’aller se présenter aux bureaux de réception et de traitement des candidatures  pour avaliser leurs candidatures.

Au-delà, une certaine opinion assimile tous ces développements à une manœuvre sordide de la Céni visant à créer les conditions du glissement du mandat présidentiel au-delà de 2016 pendant qu’une autre les considère comme résultant d’un manque de prévoyance dans le chef de ses animateurs.