Election présidentielle : des jeunes dénoncent des agendas cachés de certains candidats

Jeudi 17 Mars 2016 - 19:57

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Dans une déclaration rendue publique le 17 mars à Brazzaville, le Réseau des leaders et des Associations des universitaires du Congo (Relauc), qui s’est félicité du déroulement sans violence physique ou armée de la campagne électorale, a condamné une violence verbale d’une extrême gravité dans les propos et gestes de certains candidats.

Selon le président de cette plateforme des jeunes, Frédéric Menga, ces propos révèlent implicitement des agendas cachés de leurs auteurs. Ces derniers ayant déjà connu, a-t-il critiqué, d’avance les résultats du scrutin sans son sondage et sans énorme mobilisation. « Avec une illégale commission technique, laquelle se moque expressément des institutions de la République, notamment la Cour constitutionnelle qui a validé leurs candidatures et la Commission nationale électorale indépendante qui, composée des représentants de l’administration publique et ceux de tous les groupements politiques, la société civile », a-t-il commenté.

Pour le Relauc, ces propos violents révélant des agendas cachés dangereux sont un moyen d’inventer des résultats fictifs au soir du scrutin du 20 mars par une prétendue mathématique politique non sociologique. Le but étant, a indiqué Frédéric Menga, de tenter, comme le 20 octobre dernier, d’embraser le pays et de conquérir le pouvoir par les moyens non démocratiques.

Certains Brazzavillois commencent à quitter la ville

Plus la date du 20 mars approche, plus les populations quittent Brazzaville pour l’intérieur du pays. Ces départs un peu massifs sont observés dans les quartiers sud de la ville où la gare du CFCO et certaines gares routières sont souvent bandées de foules en matinée. Certains cas de morts sont signalés sur la nationale n°1 suite à des accidents de circulation alors qu’ils tentaient de fuir Brazzaville où jusqu’à présent les autorités rassurent pour la sécurisation des personnes et des biens pendant cette période électorale. 

Le Relauc estime que cela est la conséquence de ces propos qui annoncent une éventuelle guerre comme un vent violent annonçant une forte pluie. « Certaines populations en villes, notamment celles de Brazzaville, dans les quartiers sud fuient leurs domiciles et quartiers pour l’intérieur du pays, au même titre que certains étudiants suspendent leurs évaluations et libèrent malheureusement les campus universitaires », regrette le Relauc.

Quelques recommandations

Pour éviter de replonger le Congo dans une crise sociopolitique comme en Centrafrique, les jeunes leaders des universités et la société civile ont formulé tout un chapelet de recommandations aux autorités, à la communauté internationale, aux candidats ainsi qu’à leurs militants. Ils demandent au gouvernement, de prendre toutes les mesures sécuritaires indispensables susceptibles de garantir la sécurité des institutions, des biens et des personnes avant, pendant et après l’élection présidentielle. La communauté internationale devrait, quant à elle, relever, tout en évitant de s’ingérer dans les affaires intérieures du Congo, conformément au  droit international, ces propos du genre va-t-on en guerre de certains candidats et de les ramener à la raison. Elle devrait également accompagner le Congo pour que l’élection présidentielle se déroule dans un climat de paix et de reconnaitre l’expression démocratique du peuple congolais.  

Les différents candidats et leurs groupements politiques sont tenus de faire preuve de responsabilité sociale ; de conscientiser leurs militants en évitant des propos violents, injurieux et provocateurs. Ils devraient aussi accepter les résultats des urnes qui seront publiés selon la loi électorale et recourir par la procédure judiciaire à la Cour constitutionnelle en cas d’éventuelles contestations ; préserver la paix ainsi que promouvoir la culture démocratique, en saluant le vainqueur.  La démocratie n’est pas, a insisté le Relauc, synonyme de violence mais de la citoyenneté, du civisme et des valeurs de la République.

Frédéric Menga a, enfin, appelé la jeunesse congolaise à participer massivement et pacifiquement au scrutin du 20 mars, à voter pour le candidat de son choix et à ne pas accepter d’être réduite à des seuls instruments à la solde d’une classe politique au calcul des manifestations de violence antidémocratique.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Frédéric Menga entouré d'autres membres du bureau; crédit photo Adiac

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