Élections 2015-2016 : financement toujours hypothétique de l’Union européenne

Samedi 6 Décembre 2014 - 16:04

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L’Europe ne financera pas les élections si le gouvernement et la commission électorale ne présentent pas un calendrier et un budget global des élections.

Plus les jours s’égrènent, plus le doute tend à s’installer quant à l’organisation des scrutins en RDC dont la première phase débute dès l’année 2015 avec les élections locales, municipales et urbaines. À la commission nationale électorale, on ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur le danger qui pointe à l’horizon du fait du déficit financier tendant à obstruer la poursuite du processus électoral. Nonobstant le cri du cœur de l’institution électorale, les choses restent encore en état à la veille de ces grandes échéances. De plus en plus, l’on évoque un possible report desdites élections officiellement prévues dans les six prochains mois pendant que l’appui budgétaire attendu de l’extérieur est loin d’être un acquis.

En tout cas, au niveau de l’Union européenne (UE), on n’est pas prêt à décaisser des fonds pour soutenir le processus électoral en RDC tant que la Céni et le gouvernement ne présenteront pas un calendrier et un budget global. Il s'agit « d'un signal clair et délibéré », dit-on du côté européen où ces exigences sont perçues comme l'expression de la volonté de voir un scrutin libre et transparent. Depuis deux ans déjà, l’UE soutenue par la Cour des comptes européenne, s’en tient à cette position faisant du calendrier global des scrutins et du budget détaillé des préalables majeurs à tout financement des élections en RDC. On n’est pas encore à l’étape de la prise de décision, mais le rappel de ces exigences tient lieu d’un rappel à l’ordre des autorités congolaises peu enclines à s’y conformer. L’Europe, on se le rappele, demeure un des partenaires privilégiés en matière électorale comme en témoigne son implication dans la tenue des scrutins de 2011 qu’elle avait financé jusqu’à hauteur de 47 millions d'euros, le dernier décaissement de douze millions n’ayant pas été exécutés suite aux dérives observées dans la suite du processus. Cette position de l’UE rejoint celle du Conseil de sécurité de l’ONU qui avait prévenu qu’il ne mettrait pas la main à la poche ni n’apporterait de soutien logistique sans feuille de route et budget pour les élections.   

Du côté du gouvernement congolais, l’on est plutôt réduit à l’expectative estimant avoir déjà fait ce qu’il était en droit de faire. Le gouvernement, à en croire son porte-parole Lambert Mende Omalanga, aurait déjà réglé la question de financement des élections, quitte à donner des instructions au ministère des Finances pour mettre à la disposition de la Commission ce dont elle a besoin. Des assurances en nette contradiction avec les appréhensions de la Céni qui continue à soutenir n’avoir pas encore les moyens de sa politique pour conduire le processus électoral à bon port. Dossier à suivre.

 

Alain Diasso