Elections du 23 décembre : l’ONU disposée à fournir un appui logistique

Mardi 28 Août 2018 - 19:15

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L’ambassadeur de la République démocratique du Congo (RDC) auprès des Nations unies, Ignace Gata Mavita, a indiqué que son pays « reste ouvert aux apports d'autres partenaires pourvu que ceux-ci soient sans conditionnalités et se fassent dans le respect de sa souveraineté ».

Alors que le gouvernement congolais n’a jamais changé sa position, celle de financer seul et entièrement la présidentielle ainsi que les législatives nationales et provinciales prévues le 23 décembre, l’ONU s’évertue toujours à apporter un appui logistique à la RDC qui n’en veut pas. Apparemment, les lignes ont commencé à bouger depuis le 27 août, à la faveur d'une réunion de suivi du processus électoral tenue à New York qui a vu le Conseil de sécurité discuter sur l’opportunité de fournir un appui logistique à la RDC. Plusieurs membres du Conseil, au nombre desquels la France, les Etats-Unis et les Pays-Bas ont, après discussions, levé l’option d’intervenir en RDC via une aide logistique à accorder à la Céni afin de lui permettre de mener à bien sa mission. L’ONU s’est donc déclarée disponible à apporter cet appui logistique par l’entremise de la Monusco, tout en invitant le gouvernement congolais à l’accepter de bon cœur pour autant que cette aide ne rogne pas la souveraineté du pays.

A la manœuvre pour créditer cette option, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. Cette dernière a joué un rôle de premier plan dans l'acceptation de l’appui logistique à apporter à la RDC qu’elle estime ne pas être totalement au point pour gérer seule les impératifs qu’impose l’organisation des élections dans ce pays si vaste. « Est-ce qu'il y aura suffisamment de machines à voter? Ou est-ce que les autorités vont prolonger le vote sur des jours ou semaines supplémentaires? Est-ce qu'il est possible de recharger les machines de vote dont les batteries tiennent douze heures? Est-ce que les machines ont été dûment testées? », s’était-elle interrogée lors du débat tout en regrettant que le pays « gaspille des ressources précieuses à se doter de capacités mises à sa disposition ».

Réputée hostile au recours à la machine à voter lors des scrutins de décembre, Nikki Haley s’est également demandée si des bulletins de vote papier ont été prévus au cas où ces machines ne fonctionneraient pas. Alors que la Céni a allégué disposer des kits solaires pour pallier les déficits énergétiques dans certains coins reculés du pays, la diplomate américaine semble ne pas en être convaincue et continue d’émettre des doutes quant à la gestion efficiente des machines à voter, redoutant éventuellement des coupures d’électricité.  

Pour l’ambassadeur de la RDC à l’ONU, tout semble baigner dans l’huile au regard des résultats obtenus jusqu'ici par la Céni, lesquels devraient plutôt inciter la communauté internationale à faire confiance à cette institution et à la laisser poursuivre sa mission jusqu'au bout. Ignace Gata Mavita a invité les Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU à éviter d'interférer dans le travail de la Céni « par des considérations qui relèvent beaucoup plus de la spéculation que de la réalité ». « La RDC reste ouverte aux apports d'autres partenaires, pourvu que ceux-ci soient sans conditionnalités et se fassent dans le respect de sa souveraineté », a-t-il précisé, tout en rejetant les « nombreuses ingérences et interférences de l'extérieur » qui, malheureusement, se poursuivent encore aujourd'hui.

Alain Diasso

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