Élections : les évêques catholiques opposés au scrutin indirect

Mardi 4 Mars 2014 - 17:09

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Pour la Cénco, cette option de l’organisation des élections accroît le risque de manipulation et de corruption.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) s’est dite opposée à l’organisation des élections provinciales, municipales, urbaines et locales au suffrage indirect. Dans la déclaration du 3 mars, les évêques catholiques ont noté que l’organisation des élections au suffrage indirect accroît le risque de manipulation et de corruption.

La Cénco a ainsi rejeté la proposition du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Abbé Malu Malu, contenue dans la feuille de route électorale. « Les évêques disent que l’option ou l’hypothèse des élections au niveau provincial ou même au niveau municipal, urbain ou local au suffrage indirect n’est pas de nature à consolider notre démocratie », a expliqué le secrétaire général de la Cénco, abbé Léonard Santedi.

Les évêques précisent, en effet, dans leur communiqué que l’organisation au suffrage direct des élections aux niveaux municipal, urbain et local facilitera la consolidation de la démocratie mais aussi permettra à la population, souverain primaire, d’exercer son droit reconnu par la Constitution.

Terminer le cycle électoral 2011

La Cénco demande, dans le même document, à la Céni d’en finir avec le cycle électoral enclenché en 2011 avant de débuter un nouveau processus. Les évêques ont également suggéré que les élections provinciales soient organisées au premier trimestre 2015.

On rappelle que dans sa feuille de route sur la poursuite du processus électoral présentée fin janvier, le président de la Céni a proposé deux hypothèses. Il s’agit d’organiser d’abord les élections municipales et locales au suffrage direct avant de poursuivre avec des élections au suffrage indirect des députés provinciaux, sénateurs, bourgmestres, gouverneurs, maires et conseillers urbains. Selon cette supposition, c’est après cette étape que la Céni pourra organiser des élections au suffrage universel direct des députés nationaux et du président de la République en 2016.

Dans la seconde hypothèse, le président de la Céni avait souhaité organiser d’abord des élections au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux et du président de la République en 2016. Alors que les élections au suffrage indirect des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs devraient être organisés en 2017.

Cette dernière proposition de l’abbé Apollinaire Muholongu Malu-Malu devrait s’appuyer sur une indispensable révision de quelques articles de la Constitution pour mettre en pratique cette hypothèse. Il a notamment été visé trois articles dont un concerne le scrutin des sénateurs et deux autres, les institutions provinciales.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Vérifications des bulletins électoraux Photo 2: Mise du bulletin dans l'urne