Électricité : comment le projet Nelsap augmentera le taux national d’accès de 4 à 7 %

En termes de réalisations, la composante RDC intègre la construction d‘une ligne 220 KV entre Goma et Bukavu (sur une distance de 95 km) et du poste de Buhadahanda, la construction de la ligne 220 KV entre Goma et Gisenyi (sur une distance de 13 km) et du poste de Goma ainsi que les études, le suivi, la supervision et la gestion du projet. Avec ces travaux, l’on s’attend à une augmentation de la fourniture en électricité pour arriver progressivement à combler une demande non satisfaite de 115 MW. À l’instar de Kinshasa qui affiche un taux de desserte de 56 %, les deux Kivu connaissent, certes, un plus grave déficit en électricité, comblé par le biais des générateurs électriques fonctionnant au diesel. Il faut ajouter à cela les interruptions intempestives de l’alimentation en électricité. Le projet s’intéresse essentiellement à l’hydroélectricité. Pour la Bad, la baisse du coût obtenu en autoproduction permet ainsi de mettre en œuvre l’une de ses missions qui concerne la facilitation de l’accès durable à l’électricité dans toute la région d’Afrique. Pour le cas des pays d’intervention du projet, ils enregistrent des taux d’accès à l’électricité assez faibles, variant entre 2 à 17 %.

En mettant en œuvre le projet Nelsap dans la sous-région des lacs équatoriaux du Nil, l’objectif global poursuivi vise à améliorer l’accès à l’électricité. Le rêve devient réalisable grâce à une augmentation attendue des échanges transfrontaliers en électricité. Le projet va établir des interconnexions entre l’Ouganda et le Rwanda ainsi que le Kenya et l’Ouganda. Au-delà, il prévoit de renforcer certaines qui existent déjà comme les interconnexions entre le Burundi, la RDC et le Rwanda. Avec un financement total attendu de 223 millions de dollars américains, le projet Nelsap couvre un total de 5 pays, en l’occurrence la RDC, le Rwanda, le Burundi, le Kenya et l’Ouganda. La Bad cofinance la composante RDC du projet avec les Pays-Bas qui ont apporté un don de 6,5 millions d’euros au pays. Pour le reste du financement de Nelsap, il viendra toujours de la Bad mais également de l’Union européenne, du gouvernement allemand et de la banque allemande pour le développement (KFW), de l’agence japonaise de coopération internationale, du gouvernement des Pays-Bas et de l’agence suédoise de coopération internationale au développement. Il est prévu que les pays bénéficiaires y contribuent également à hauteur de 10 millions de dollars américains.