Electricité en Afrique : est-ce la fin du réseau centralisé ?

Jeudi 11 Août 2016 - 12:07

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Selon une étude de PWC intitulée Electricity beyong the grid consacrée à l’électrification dans les pays en développement et en Afrique, le seul réseau centralisé ne peut plus constituer l’unique réponse à ces besoins.

Ce qui passe par  le développement de solutions complémentaires, déconnectées du réseau (Off-grid) à l’échelle d’un foyer ou d’une petite communauté (mini-grid). Pour l’associée de PWC du secteur de l’énergie, Pascale Jean, 30% des besoins en zone rurale pourraient trouver une réponse via l’extension des réseaux traditionnels centralisés. Une estimation jugée très optimiste par le président d’Electriciens sans frontières, Hervé Gouyet. Il soutient que seuls 10%  des habitants y accèdent, lors d’un apport d’électricité par extension de réseau. Et ce sont eux qui étaient déjà équipés en groupes électrogènes.

PWC reste persuadé que les grands systèmes de production et les réseaux centralisés vont continuer à se développer dans les zones urbaines. Pour le DG de la branche Marketing et Services et directeur Energies Nouvelles de Total, Momar Nguer, il estime que pour les villes elles-mêmes compte tenu de leur éloignement les unes par rapport aux autres et les pertes sur transport au niveau du réseau qui peuvent atteindre 20%, il est mieux de développer la génération de proximité, décentralisée. Ainsi, des centrales à proximité de chaque ville pourraient être alimentées à l’énergie solaire et équipées d’un système de stockage auquel viendrait s’ajouter un backup gaz ou diesel par exemple, d’après lui.

Ce qui devrait par contre se développer le plus largement, ce sont les installations hors réseau (offgrid) et les mini-réseaux à l’échelle du village, qui devraient inclure une dimension de maintenance et d’exploitation impliquant un acteur tiers, malgré la complexité de l’opération en matière de gouvernance. Pascale Jean souligne « la nécessaire implication conjointe de bailleurs publics et privés «  dans la répartition de leurs retours sur investissement respectifs, qui rendent les dossiers infrastructures complexes ».

Il y a un système qui connaît déjà un développement dans les campagnes africaines. Il s’agit de startups alliant solaire et digital, qui proposent des solutions de leasing permettant de s’équiper pour alimenter quelques points de lumière, la télévision, la climatisation, le réfrigérateur. Le client paie tous les mois sa facture par téléphone et devient, au bout de quelques années, propriétaire de l’équipement. Pascale Jean appelle à l’entretien de synergies entre les acteurs des télécoms et de l’énergie, « en veillant à l’interopérabilité ».

Noël Ndong

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