Electrification de l’Afrique : les parlementaires africains soutiennent le projet de Jean-Louis Borloo

Jeudi 5 Novembre 2015 - 12:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean Paul Delevoye a accueilli, le 3  novembre à Paris, le président de la Fondation Energies pour l’Afrique, Jean Louis Borloo. Il était accompagné d’une délégation de parlementaires panafricains, qui avait à sa tête l’Honorable Roger Nkodo Dang.

Pour Jean Paul Delevoye « l’avenir de la condition humaine passera par la solidarité. L’Afrique doit être regardée comme un continent de l’espérance ». À quelques semaines de l’ouverture de la COP21 à Paris, Jean-Louis Borloo, porteur d’un projet d’électrification de l’Afrique a rappelé que trois Africains sur quatre n’ont pas d’électricité.

Et que toutes les conditions étaient désormais réunies pour « qu’il y ait de la lumière partout en Afrique. L’absence de l’électricité est encore plus dévastatrice, en matière d’accès à la santé, à l’éducation, à la chaîne alimentaire. Tant qu’il n’y aura pas d’électricité en Afrique, il n’y aura pas de développement. Et s’il n’y a pas de développement, il n’y aura pas de finances publiques ». Si  l'électricité c'est la lumière, c'est aussi l'accès à l'eau potable, première cause de mortalité au monde, c'est l'emploi, c'est l'agriculture, c'est l'avenir. »

Pas d’électricité, pas de développement

Electrifier l’Afrique permettra de développer le continent, de créer de l’emploi, donner de meilleures conditions de vies aux Africains qui veulent malgré eux rejoindre l’Europe, ou les grandes villes africaines, selon Jean-Louis Borloo. Le président d’Energies pour l’Afrique a souligné les paradoxes du continent africain « le continent qui a le plus grand potentiel en énergie, mais qui a aussi le plus grand retard en matière énergétique ; le continent qui émet le moins  de CO2, mais reste la première victime réelle » du dérèglement climatique.

Il a plaidé pour une justice-climat. Il a insisté pour le leadership français dans la mise en place du projet, en tant que pays organisateur de la COP21. Il a rappelé que «  la croissance africaine par l'électricité de l'Afrique, c'est notre croissance en Europe ».

D’après les estimations de l’ancien ministre de l’Environnement, il faudrait environ 5 milliards d'euros par an pour mettre en oeuvre ce projet. Le consensus étant désormais acquis pour la création d’ « un instrument unique, pour ce projet africain, dirigé par les Africains ». « Ma seule inquiétude est liée au calendrier. Si on ne le fait pas, je suis convaincu d’un cataclysme », a-t-il martelé.

Le Parlement africain demande le soutien financier de la France

Le président du Parlement africain, Roger Nkodo Dang, était à l’Assemblée nationale pour présenter son plaidoyer pour l’électrification de l’Afrique. Il a remercié Jean-Louis Borloo pour son projet qui a encore  50 milliards de dollars.

Roger Nkodo Dang a soutenu que 75% des Africains n’ont pas accès aux droits fondamentaux que sont la lumière et l’électricité, soit une population de 600 millions de personnes. L’instrument étant crée - l’Agence africaine pour l’électrification-, l’unanimité étant acquise au sein de l’Union africaine (UA), le président du Parlement africain  a plaidé pour « des fonds propres » et pour 5 milliards de dollars par an pendant 10 ans, « une somme qu’il considère comme dérisoire au regard de l’enjeu, mais une somme qui doit être une réalité et arriver sous forme de crédits sécurisés ».

Certains adeptes du projet misent sur d’éventuelles subventions des Etats responsables historiquement du changement climatique. Le plaidoyer africain a reçu un soutien au-delà des clivages politiques. Devant la représentation nationale, pour le   ministre de l’Économie, Emmanuel Macron,  « notre engagement [France] doit être à la hauteur. L’Afrique n’a pas besoin de nouvelles promesses, mais d’engagement concret », puis il a nuancé : « mais nous ne pouvons pas être seuls ».

Pour le député socialiste Bruno Leroux, « il est temps d’agir ». Le député des Républicains, Christina Jacob, « la croissance démographique qui est une chance pour l’Afrique peut devenir une bombe pour l’Afrique et pour le monde. « Ce combat est un combat collectif qui ne dépend pas de la seule Afrique. Nos destins sont intrinsèquement liés ». 

Noël Ndong

Notification: 

Non