Emploi : les jeunes des milieux défavorisés à la conquête de l’autonomie

Mercredi 20 Février 2019 - 11:45

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Plusieurs jeunes autochtones et bantous déscolarisés se battent pour leur réinsertion professionnelle, à travers le projet ‘’Autonomisation des jeunes hors de l’école’’. Dans leur marche vers l’autonomie, ils expliquent d’où ils viennent et en quoi ce projet est une bouée de sauvetage.

L‘’Autonomisation des jeunes hors de l’école’’ est un projet exécuté par l’Unicef-Congo et financé par le gouvernement japonais. Brazzaville, Pointe-Noire, Sangha, Likouala sont les départements ciblés.

L’objectif visé est la formation et la réinsertion professionnelle des jeunes issus des milieux défavorisés. Le projet porte des fruits, comme en témoignent les principaux bénéficiaires qui voient leur rêve d’être autonomes se réaliser.

Réactions

Simon Pierre Nigina, un jeune âgé de 14 ans, a arrêté ses études au collège, en classe de sixième, après plusieurs échecs.

Le message d’autonomisation, porté par l’Unicef, a résonné dans la conscience de son père, qui n’a pas hésité à l’inscrire pour qu’à l’avenir, le jeune homme réussisse sa carrière professionnelle, après avoir échoué à l’école. « Je veux devenir un maître soudeur, le métier me plait », a confié Simon Pierre Nigina.

Il y a, par ailleurs, Doucha Nzitoukoulou, une fille-mère vivant à Ouesso (département de la Sangha), qui a abandonné tôt le banc de l’école. La grossesse qu’elle a contractée au lycée l’a, en effet, empêchée de poursuivre les études. Elle a passé trois ans à la maison à ne rien faire. Le projet lui a permis d’apprendre la coiffure. « Je pourrai subvenir à mes besoins et mieux prendre en charge mon enfant en assurant notamment sa scolarité », a-t-elle fait savoir.

Le maître couturier ivoirien, Sidiki Keita, installé à Ouesso depuis 1972, a expliqué qu’il est possible de bien gagner sa vie grâce à la couture, même si cela prend un peu de temps. Dans le cadre du projet autonomisation des jeunes hors de l’école, son atelier a accueilli trois filles qui y apprennent le métier.

Le projet ne concerne pas exclusivement les Bantous. Eugène Mangolo, autochtone, a interrompu ses études à l’école primaire pour devenir chasseur et ouvrier agricole dans les champs des Bantous. Il n’est pas resté indifférent au projet d’autonomisation après les sensibilisations de l’Unicef faites au village Peke, à 5km de Ouesso, dans le département de la Sangha. C’est dans la menuiserie qu’il a trouvé son compte. « Je serai le premier menuisier charpentier autochtone », a-t-il déclaré avec l’impression d’être une fierté pour la communauté à laquelle il appartient.

Les bénéficiaires du projet de l’autonomisation des jeunes en dehors de l’école, lancé il y a plus de deux ans, ont aujourd’hui la capacité de se prendre en charge. Ces jeunes bantous et autochtones déscolarisés, issus des milieux défavorisés, ont appris des métiers qui ont facilité leur insertion professionnelle.

L’Unicef et le gouvernement japonais ont pleinement joué leur partition en tant que partenaires du Congo, en aidant le pays à trouver une solution pour l’emploi de ces jeunes qui, en quittant prématurément les bancs de l’école, avaient perdu espoir.

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le jeune Simon Pierre Nigina dans un atelier de soudure/Photo Unicef

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