Energies : le progrès des pays les moins avancés passe par l’accès à des services modernes

Jeudi 23 Novembre 2017 - 15:51

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La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a rendu public, le 22 novembre, à Genève (Suisse), un rapport dans lequel elle souligne qu’il est indispensable de développer l’accès à des sources énergétiques modernes adéquates, abordables et fiables pour permettre aux pays les plus pauvres du monde de se libérer du piège de la pauvreté.

Intitulé Rapport 2017 sur les pays les moins avancés : l’accès à l’énergie comme vecteur de transformation, le texte fait remarquer le retard considérable pris par quarante-sept pays les moins avancés (PMA) par rapport au reste du monde. Cette situation porte notamment sur l’accès des ménages et des entreprises à l’énergie.

« Malgré les progrès importants qu’ils ont réalisés ces dernières années, ces pays devraient augmenter leur taux d’électrification de 350 % par an pour atteindre l’objectif mondial de l’accès universel à l’énergie d’ici à 2030 », ont écrit les auteurs de l’étude.

Lors de la publication de ce rapport, le secrétaire général de la  Cnuced, Mukhisa Kituyi, a déclaré que « la réalisation de l’Objectif de développement durable  n° 7 n’est pas seulement une question de satisfaction des besoins énergétiques de base des ménages ». «Pour que l’électrification ait un effet véritablement transformateur sur les économies des PMA, elle doit reposer sur des services d’approvisionnement en énergie modernes qui stimulent la productivité et la production de biens et de services. », a-t-il affirmé.

Le chef de la Cnuced a estimé que l’utilisation productive de l’énergie est le facteur qui transforme l’accès à cette énergie en développement économique et garantit la viabilité économique des investissements d’infrastructures correspondants. « Mais, pour parvenir à ce résultat, il faut aller au-delà de la satisfaction des besoins des ménages et donner un accès qui soit transformateur, c’est-à-dire qui réponde aux besoins des producteurs en leur offrant un approvisionnement énergétique adéquat, fiable et abordable », a relevé Mukhisa Kituyi.

Les auteurs de l’étude pensent que cette relation à deux sens entre utilisation productive de l’énergie et développement économique, appelée « couple énergie-transformation » dans le rapport, est très faible dans les PMA. Plus de 40 % des entreprises sont freinées dans leur activité de production par un approvisionnement en électricité inadéquat, peu fiable et trop coûteux, indiquent-ils. Chaque mois, les entreprises subissent en moyenne dix coupures de courant d’une durée approximative de cinq heures chacune, qui leur coûtent 7 % de leur chiffre d’affaires.

Si dans les pays en développement 10 % de la population en moyenne n’a pas accès à l’électricité, ce taux reste supérieur à 60 % dans les PMA. En outre, la capacité de production d’électricité par habitant de ces pays en tant que groupe ne représente que 8 % de celle des autres pays en développement, et à peine 2 % de celle des pays les plus riches.

Pour tenter de corriger la situation qui prévaut dans les PMA, les donateurs ont été appelés à honorer leurs engagements en matière d’aide. Et convaincue que doter les PMA de l’accès universel à l’énergie moderne d’ici à 2030 doit leur en coûter entre 12 milliards de dollars et 40 milliards de dollars par an, l’agence onusienne veut d’un soutien du secteur énergétique par des donateurs. Selon elle, pour que l’énergie devienne un vecteur de transformation, les dépenses seront encore supérieures.

La Cnuced estime qu’il est grand temps pour les donateurs d’honorer leurs engagements en matière d’aide. Dans le cadre du Programme d’action d’Istambul, les donateurs internationaux se sont engagés à allouer au moins 0,15 % à 0,20 % de leur revenu national à l’aide aux PMA pour la décennie 2011-2020.

Le montant total de l’aide publique au développement affecté au secteur énergétique s’élève à seulement trois milliards de dollars par an. De plus, la plupart des PMA n’ont que peu de ressources intérieures à consacrer aux investissements publics et doivent limiter leurs emprunts pour éviter le surendettement, explique le rapport. « Les PMA auront besoin d’appui pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne. Un tel appui pourrait être révolutionnaire pour les zones rurales des PMA où 82 % des habitants n’ont pas accès à l’électricité », conclut l’étude.

 

Nestor N'Gampoula

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