Enjeu de l'heure : le consensus autour du dialogue se fait toujours attendre

Lundi 4 Avril 2016 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le facilitateur envoyé par l’Union africaine, le togolais Edem Kodjo, peine encore à rallier un grand nombre d'acteurs politiques et de la société civile autour du concept du dialogue perçu difficilement selon les tendances.

Depuis que le chef de l’État a convoqué solennellement, en novembre 2015, le dialogue national, le processus tarde à atteindre sa vitesse de croisière. Et pourtant, d’aucuns avaient espéré qu’avec l’arrivée du facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo, ce dernier allait donner un coup d’accélérateur au processus, mais il n’en n’est rien. Apparemment, la rencontre de Bruxelles avec Étienne Tshisekedi resté figé dans sa perception de tout ramener à l’accord-cadre d’Addis-Abeba tout en refusant d’adhérer au schéma qui lui est présenté, avait visiblement refroidi les ardeurs de l’ancien premier ministre togolais.

Devenu aphone depuis cette entrevue, alors qu’il attendait beaucoup de l’adhésion d’Étienne Tshisekedi à la démarche, Edem Kodjo éprouve des sérieuses difficultés à concilier les points de vue dans une classe politique congolaise qu’il a du mal à maîtriser. Et pourtant, c’est sur lui que reposent les espoirs de tout un peuple, étant entendu que du succès de sa facilitation dépendra la suite du processus. Mais à l’heure qu’il est, on est encore loin du compte, une frange importante de l‘opposition ayant carrément refusé de s’embarquer dans cette logique du dialogue qu’elle considère comme une astuce visant à consacrer le glissement du mandat de Joseph Kabila à la tête du pays.      

 Alors qu’une certaine opinion tend à mettre une croix sur le dialogue devenu de plus en plus hypothétique au regard des atermoiements qui le sous-tendent, à la majorité présidentielle, on continue de croire en sa tenue. Il est et demeure toujours nécessaire et d’actualité, même s’il tarde à venir, se convainc-t-on dans le sérail présidentiel. « Pour que le dialogue commence, il faudrait que M. Edem Kodjo présente au président de la République un rapport qui constate le consensus autour du dialogue et alors, le président de la République sera amené, de ce fait, à prendre une ordonnance désignant les membres du comité préparatoire ; et ce sont eux qui le fixeront sur les modalités pratiques réelles comme la date, le lieu, etc », a récemment déclaré le porte-parole de la majorité présidentielle, Alain Atundu, au cours d’une rencontre avec la presse.

Selon lui, il faudra attendre parce que le facilitateur envoyé par l’Union africaine n’a pas encore fini son travail. Ceci pour dire que la tenue du dialogue reste tributaire des démarches que mène actuellement Edem Kodjo visant à rallier un nombre important d’acteurs politiques et de la société civile autour du dialogue présenté comme la voie obligée susceptible de sortir le pays de l’impasse politique actuelle.     

Alain Diasso

Notification: 

Non