Enjeux de l’heure : la Cénco dénonce les tares de la coalition FCC-Cach

Lundi 2 Mars 2020 - 16:26

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Dans un message intitulé « Coalition pour quel but ? », les évêques catholiques dénoncent les querelles au sein de la coalition FCC-Cach qui impactent négativement sur la vie nationale.

La coalition Cap pour le changement (Cach)-Front commun pour le Congo (FCC) a fait l’objet d’une réflexion au niveau des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) qui se sont interrogés sur son bien-fondé. Réunis pendant quatre jours au sein du comité permanent de la Cénco, les évêques catholiques ont fait, le 2 mars, une déclaration sur la situation politique du pays en stigmatisant le rôle néfaste que joue la coalition au pouvoir par rapport à la crise socioéconomique de l’heure.

« Coalition pour quel but ? », tel est l’intitulé du message livré par l’épiscopat catholique pour qui les querelles actuelles entre les membres de la coalition FCC-Cach impactent négativement sur la vie nationale.  « Un an après l'alternance au sommet de l'État, des crises multiformes surgissent et font planer des inquiétudes sur le changement social vivement entendu. En effet, une tension préoccupante qui couve au sein de la coalition au pouvoir se répercute sur la gouvernance et entame le fonctionnement de l'appareil de l'Etat. Les alliés semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au peuple qui continue à croupir dans la misère. Beaucoup de problèmes auxquels le pays est confronté restent sans solutions adéquates, à cause de la crise qui mine la coalition », ont indiqué les évêques.

L’allusion est ainsi clairement faite sur la récente crise ayant failli emporter la coalition à la suite des propos tenus par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors de son dernier passage en Grande-Bretagne devant la diaspora congolaise de Londres. Le président de la République, on se rappelle, avait agité le spectre de la dissolution de l’Assemblée nationale. Il y sera contraint, avait-il déclaré, au cas où la famille politique du sénateur à vie tentait de bloquer son action. Ses propos ont été mal interprétés dans les rangs du FCC où l’on a assisté à une levée des boucliers jusqu’à menacer le chef de l’Etat des poursuites judiciaires pour « haute trahison » en application d’une disposition de la Constitution. « Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte », ont martelé les évêques qui estiment qu’il y a lieu de rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. 

Dans la même déclaration, les évêques catholiques ont également dénoncé l’enrichissement illicite des animateurs du nouveau régime et la persistance de la corruption dans le fief des dirigeants qui, pourtant, sont appelés à combattre ces maux qui gangrènent la nation. Et d’asséner : «En même temps, nous assistons à un enrichissement injustifiable et scandaleux d'une poignée d'acteurs politiques au détriment de la grande majorité de la population. La corruption et détournements de deniers publics persistent. Le comble est que ces détournements sont l'œuvre de ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun. Les mesures annoncées pour combattre ces maux demeurent sans effets ». Enfin, les évêques catholiques n‘ont pas maqué d’exprimer leurs inquiétudes face à la persistance de l'insécurité notamment dans la partie est du pays. « Nous restons inquiets par la persistance de l'insécurité généralisée dans l'est du pays, semée par des groupes locaux et étrangers, particulièrement dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu », ont-ils déclaré.     

Alain Diasso

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