Enjeux de l‘heure : la Majorité présidentielle rejette les conclusions du conclave de Bruxelles

Samedi 11 Juin 2016 - 15:41

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Aubin Minaku, en sa qualité de secrétaire exécutif de la Majorité présidentielle, met en garde tous ceux qui cherchent à contourner les élections par des raccourcis afin d’accéder de manière illégale au pouvoir.

Les résolutions ayant sanctionné le conclave de Bruxelles initié par l’opposition continuent à alimenter la chronique politique de ces dernières heures avec, en toile de fond, une vive polémique quant à leur contenu. Le fait pour les forces de l’opposition réunies du 8 au 9 juin à Bruxelles autour d’Etienne Tshisekedi de se prononcer ouvertement contre le dialogue convoqué par le président Joseph Kabila et d’inviter ce dernier à rendre le tablier à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, a suffit pour susciter un remous au sein de la Majorité présidentielle(MP).

Le camp présidentiel qui a suivi de très près les péripéties de Bruxelles a vite réagi en mettant un bémol sur les prétentions qu’il considère comme démesurées de l’opposition. C’est Aubin Minaku en sa qualité de secrétaire exécutif de la MP qui s’est chargé de « recadrer » les résolutions prises à Bruxelles tout en essayant de ramener au bon sens le front Anti Kabila qui vient de voir le jour dans la capitale belge. Tout de go, dans une conférence de presse animée à Kinshasa au lendemain du conclave de Bruxelles, le Chairman de la Chambre basse du Parlement a rejeté en bloc les résolutions qui en sont sorties.

Demander à l’actuel chef de l’Etat de quitter ses fonctions d’ici le 19 décembre ou encore continuer à faire une fixation sur l'application intégrale de la résolution 2 277 du Conseil des Nations unies prônant le respect des délais constitutionnels notamment pour la présidentielle, sont constitutifs d’un coup d’état institutionnel, se convainc Aubin Minaku. En arrière-fond de l’acte d’engagement de Bruxelles, il y décèle l’ombre d’un projet de transition politique longtemps caressé par l’opposition avec, à la clé, le partage des pouvoirs, l’installation d’un président de transition et l’élaboration d’une Constitution de transition.

Ce qui, du point de vue de l’orateur, est une violation grave de la Constitution. Et il martèle en ces termes : « La MP dénonce et fustige toute approche insurrectionnelle tendant au renversement des institutions démocratiquement élues en violation des dispositions pertinentes de la Constitution comme attentatoire à la démocratie ». Au moment où la Commission électorale nationale indépendante (Céni) se prépare à lancer l’opération d’enrôlement des électeurs, ce haut cadre de la Majorité présidentielle s’indigne que « certains congolais s’amusent à contourner le schéma électoral et démocratique ». Sur la même lancée, il met en garde tous ceux qui cherchent à contourner les élections par des raccourcis afin d’accéder de manière illégale au pouvoir. Ce coup de gueule d’Aubin Minaku éloigne un peu plus la perspective d’un dialogue inclusif.

Les tenants du respect de l’ordre institutionnel installé de façon démocratique conformément à la constitution ainsi qu’à la souveraineté du peuple et ceux du renversement des institutions légalement établies se regardent désormais en chiens de faïence. Une situation qui ne fait que raviver la hantise sur fond d’inquiétude sur l’avenir politique immédiat de la RDC.          

Alain Diasso

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