Enjeux de l‘heure : opposition et majorité dans la rue ce jeudi

Mercredi 25 Mai 2016 - 17:45

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Si à Kinshasa les marches ont été autorisées, dans le reste du pays, par contre, elles sont interdites.

La journée du jeudi 26 mai risque d’être agitée à Kinshasa où des marches et contre-marches sont programmées avec des revendications tout aussi différentes, selon les organisateurs. À la Dynamique de l’opposition et à la majorité présidentielle, initiateurs desdites marches voulues pacifiques, l’heure est à la mobilisation des militants appelés à se rassembler dès les premières heures aux lieux indiqués. L’objectif affiché, de part et d’autre, est de gagner le pari de la mobilisation afin de donner la preuve de leur encrage populaire. Le gouvernement provincial de Kinshasa a, après moult tergiversations, acquiescé à la requête de l’opposition en autorisant la marche de ce jeudi. Idem pour la majorité présidentielle qui a introduit sa requête quelques jours après sollicitant des manifestations à travers tout le pays entre le 25 et le 30 mai.

Afin de bien coordonner ces manifestations et particulièrement pour la journée du 26 mai, l’autorité urbaine a reçu dernièrement les représentants de deux forces politiques en présence du commissaire provincial de la police mais aussi d’une délégation de haut niveau de la Monusco. Des instructions fermes leur ont été données avec, à la clé, l’imposition des itinéraires à suivre. Il s’avère que le boulevard du 24 Novembre est disputé par les deux regroupements politiques qui souhaitent l’emprunter avec, le centre-ville, comme point de chute. Pour l’autorité urbaine, il est hors de question que l’un ou l’autre groupe se retrouve au centre-ville. Une manière à elle de prévenir tout dérapage et de sécuriser cette partie de la ville. Aux dernières nouvelles, les deux parties sont convenues par rapport à la modification de l’itinéraire, même si de nombreux Kinois redoutent un éventuel affrontement vu l’environnement rapproché dans lequel vont se mouvoir les manifestants.

En tout cas, les uns et les autres paraissent avoir de bonnes raisons de manifester. Pour les tenants de la majorité présidentielle, l’objet de la marche est le soutien à Joseph Kabila dont le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle autorise à rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un nouveau président en cas de report de la présidentielle. Pour l’opposition, par contre, cette marche est organisée en guise de protestation contre l’arrêt de la Haute cour tout en interpellant le gouvernement par rapport au climat de violence qui prévaut ces derniers temps à Beni (Nord-Kivu).

Si à Kinshasa, les deux marches ont été autorisées, il n’en est pas le cas dans l’arrière-pays à l’image du Katanga, de deux Kasaï et du Nord-Kivu. Les gouverneurs de ces trois provinces ont interdit toute manifestation dans leurs entités respectives la  jugeant infondée et inopportune. Entre-temps, le Bureau des Nations unies pour les droits de l’homme a demandé au gouvernement d'autoriser les manifestations pacifiques et à veiller à ce que les forces de l’ordre ne recourent pas à l'usage inutile ou excessif de la force lors des manifestations.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le boulevard du 30 Juin

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