Enjeux électoraux : le FCC décidé à donner à la RDC un président et une majorité stable

Lundi 2 Juillet 2018 - 16:00

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Les membres de la coalition politique électorale qui réunit la majorité présidentielle et l’opposition siégeant au gouvernement ont signé, le 1er juillet, à Kinshasa leur Charte et s’apprêtent à participer, à tous les niveaux, aux prochains scrutins sur la base d’un programme commun en apportant leur soutien à une candidature unique à la présidentielle.

Créée en juin dernier à l’issue de la retraite gouvernementale à Kingakati qui portait sur « L’évaluation de la situation politique au regard des échéances électorales », la plate-forme électorale Front commun pour le Congo (FCC) est aujourd’hui une réalité. La Charte de ce regroupement politique vient d'être signée à Kinshasa. Toutes les forces politiques et sociales affiliées à cette nouvelle coalition ont répondu présentes à la cérémonie de signature de ce document consacrant leur adhésion officielle. Belle image d’un brassage politique réussi qui a vu les convictions politiques des uns et des autres être diluées dans une approche nationaliste et patriotique où seule compte la passion du Congo. Les caciques de la majorité présidentielle (MP) ont, le temps  d’un éclair, côtoyé dans une ambiance bon enfant les leaders de l'opposition prestant au sein de l'exécution national.

Autorité morale de ce regroupement politique dont il en a donné l'impulsion, Joseph Kabila a, par le biais de son directeur de cabinet qui a lu son mot de circonstance, « remercié tous ceux qui partagent son souci de faire passer le Congo avant toute chose » ainsi que les millions de Congolais anonymes « qui se tiennent déjà prêts à soutenir ce projet et à accorder leurs suffrages très bientôt, aux candidats du FCC à tous les niveaux ». Il s’agit ici, ainsi que l’a martelé Joseph Kabila, de donner au pays « un président de la République et une majorité cohérente, stable et la plus large possible à même d’asseoir une gouvernance basée sur le patriotisme, la recherche constante du progrès et la justice sociale ».

Le chef de l’Etat a présenté la Charte ainsi signée comme « le fruit de tout un processus » ou mieux, « une action participative des forces politiques signataires de l’accord de la Saint-Sylvestre, tendant à préserver la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale chèrement acquises par les pères-fondateurs de la nation congolaise ».  

Soutenir un candidat unique à la présidentielle

En fait, à travers cette cérémonie de signataire de la Charte du FCC, la MP et l'opposition siégeant au gouvernement viennent de sceller un mariage censé aboutir à un triomphe électoral qu’elles estiment certain. Sans ambages, le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, a déclaré que l’initiative fédératrice prise par Joseph Kabila allait permettre à la grande machine électorale que constitue le FCC « de gagner haut la main les élections à tous les échelons ». Ayant ratissé large en mettant sous sa coupe la MP, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre 2016 et la société civile, le FCC espère remporter les élections à tous les niveaux en misant notamment sur un candidat unique à la présidentielle.

Réagissant à la critique faite aux leaders de l’opposition faisant partie du gouvernement et qualifiés de traitres par une certaine opinion à cause de leur inconstance politique, le vice-Premier ministre en charge des Transports et voies de communication, José Makila, a tenu  recadrer les choses. Il réfute toute idée selon laquelle les opposants auraient intégré la MP. « Les patriotes ont décidé de gagner les élections pour diriger le pays ensemble. Il ne s’agit pas ici d’une partie de l’opposition qui se verse dans la majorité. Non. Ici, ce sont les partis et regroupements politiques de l’opposition et de la majorité qui aiment ce pays, qui se sont mis ensemble autour d’un programme commun pour aller vers le souverain primaire afin que ce dernier leur donne le pouvoir pour diriger ce pays », a-t-il précisé. Selon lui, le leitmotiv de la création du FCC est de lutter contre la balkanisation du pays.  

Le but de la plate-forme, tel que consigné dans la Charte, est de « cristalliser une synergie puissante des forces de la sagesse, de l’intelligence et du génie congolais afin de rendre possibles le développement autocentré et la stabilité au service des intérêts de la nation ». Il y est précisé que chaque membre garde son identité et son autonomie tout en restant soumis à la discipline du groupe. Enfin, il est à noter que le FCC est composé d’un comité exécutif d’une dizaine de membres, dont le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Henri Mova, en est le président.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Quelques membres du comité exécutif du FCC

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