Enjeux politiques: l’opposant Martin Fayulu arrêté puis libéré

Lundi 15 Février 2016 - 15:29

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Le président de l’Assemblée nationale, pour sa part, tient au respect des principes constitutionnels dans la procédure de l’arrestation d’un député national.

Après près de quatre heures passées à la Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap) où il a été détenu le 14 février, le député Martin Fayulu a finalement été libéré vers 21 heures. Le président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) a déclaré, à la sortie de son lieu de détention, ignorer les raisons de son « enlèvement », selon ses propres termes. Retraçant les circonstances de son arrestation sur une chaîne de la place, ce leader de l’opposition a laissé entendre que cinq militaires armés et trois civils avaient fait irruption en début d’après-midi au siège de son parti où se trouve son bureau et l’ont contraint à ouvrir sa voiture. « Ils ont vu des documents que nous distribuons aux Congolais pour leur dire que mardi 16 février, c’est journée ville morte sur toute l’étendue de la République. Et là, ils m’ont dit que je dois aller chez leur chef », explique l’opposant.

C’est sur ces entrefaites, ajoute-t-il, qu’il a été malmené, brutalisé et tabassé comme un vulgaire malfrat avant d’être jeté dans la jeep que conduisaient ses bureaux pour la Démiap. Entre-temps, toutes ses affaires personnelles ont été saisies et sa Mercedes ML de couleur bleue foncée réquisitionnée. Réagissant à cette arrestation sur son compte Twitter,  le président de l’Assemblée nationale, Aubain Minaku, a indiqué avoir saisi le procureur général de la République pour faire respecter les principes constitutionnels dans la procédure de l’arrestation d’un député national.

À en croire certains témoins, le député national Martin Fayulu avait été aperçu dans la journée au niveau de Kintambo /Magasin en train de distribuer des tracts appelant la population à observer ce 16 février une journée ville morte. Une manière particulière pour l’opposition de commémorer les martyrs de la démocratie tombés en 1992 sous les balles de l’armée du défunt Maréchal Mobutu alors qu’ils réclamaient la réouverture de la Conférence nationale souveraine. D’autres sources soutiennent que le député avait été interpellé et conduit devant un magistrat parce que c’est une question de flagrance. Ce nouvel épisode vient, comme qui dirait, exacerber le climat politique déjà tendu sur fond du rétrécissement de l‘espace politique à la veille des scrutins attendus cette année.                

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Fayulu

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