Enseignement : faire de l’éducation civique, morale et pour la paix, une discipline à part entière à l’école

Mardi 1 Avril 2014 - 18:48

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Telle est l’une des trois recommandations formulées par les 265 participants au séminaire de formation en éducation civique, morale et pour la paix, organisé du 26 au 29 mars à Brazzaville, par le ministère en charge de ces questions

 

Venus des départements des Plateaux, du Pool et de Brazzaville, les participants à ces assises de quatre jours ont noté la nécessité de faire de l’éducation civique, morale et pour la paix à l’école, une discipline à part entière et soutenue par une évaluation aux examens d’État. Ils ont aussi recommandé la création d’une filière d’éducation civique dans les écoles professionnelles et à l’université. Dans le but de promouvoir les valeurs morales et civiles dans la société congolaise, ils ont suggéré la démultiplication de la formation dans les cycles informels.

S’agissant des travaux, les enseignements ont porté sur plusieurs thèmes, parmi lesquels : l’identification des grandes parties du livre programme de l’éducation civique, morale et pour la paix ; la définition des concepts ; le repérage de ses buts et finalités ainsi que les étapes de la démarche didactique de l’éducation civique, morale et pour la paix. Les autres communications ont porté sur les techniques d’animation des cours d’enseignement de l’éducation civique, morale et pour la paix ; le maniement des programmes et des guides pédagogiques et la rédaction des fiches pédagogiques de l’éducation civique, morale et pour la paix en pédagogie par objectif.

Clôturant les travaux, le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Anatole Collinet Makosso, s’est félicité du sens du patriotisme, de la qualité du travail abattu et de l’excellence des résultats auxquels les participants sont parvenus. Selon lui, l’éducation civique n’est pas un slogan, mais une réelle prise en charge de la jeunesse congolaise qui, dans son tâtonnement idéologique, se trouve aujourd’hui sans repères alors qu’elle est appelée à succéder à la classe politique actuelle dans  la gestion du pays. « La formation que vous avez suivie vient d’ouvrir à votre formation initiale une nouvelle vocation : l’éducation civique qui, loin d’être un appendice de votre discipline d’origine ni une matière optionnelle, non obligatoire, ou soumise au choix des élèves, doit plutôt être enseignée et considérée dans la même chaîne de valeurs que toutes les autres matières en vigueur dans vos programmes », a-t-il expliqué.

La mise en parenthèse de l’éducation civique, pendant de longues années, a révélé de nombreuses insuffisances comportementales allant de la dérive morale au manque de quiétude et de paix sur le plan national. De plus en plus, a poursuivi le ministre, l’incivisme s’est installé et a peu à peu fini par être adopté par tout le monde, élargissant ainsi la liste des antivaleurs. « La crise des valeurs qui en a découlé et qui a conduit à la perte de l’identité et à l’abandon des codes sociaux est devenue, pour notre pays, un réel problème de société au point où notre jeunesse, se trouve comme piégée dans un passage enténébré. C’est pourquoi, l’école, symbole du savoir et de la formation, doit reprendre sa place dans l’encadrement de la jeunesse au travers de l’éducation civique réintégrée en son sein. Elle doit se réinvestir dans sa mission de socialisation en promouvant, outre l’instruction et la connaissance, les valeurs qui construisent le mental, l’esprit, le cœur et l’amour en vue de permettre à notre pays un développement durable », a précisé Anatole Collinet Makosso.

Parfait Wilfried Douniama