Enseignement supérieur : quatre nouveaux docteurs en physique à l’Université Marien-Ngouabi

Mercredi 13 Mars 2019 - 16:30

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Les impétrants Holyness Beben Mabiala Poaty, Cédric Clarfeler Boungou, Girel Bénédie Bouka Pivoteau et Aubin Lauril Lomanga Okana, considérés comme des produits purs de l’unique alma mater publique congolaise, ont soutenu leurs thèses de doctorat récemment à Brazzaville.

Après sept ans de formation, les quatre doctorants ont passé avec brio leurs thèses de doctorat unique portant sur des thématiques variées : les matériaux pour l’énergie, le magnétisme, la structure électronique et les problèmes des catalyses qui sont plus ou moins liés à la pollution atmosphérique. En effet, Holyness Beben Mabiala Poaty a soutenu sur le titre « Etude ab-initio de la stabilité, des propriétés électroniques et optiques des dichalcogénures des métaux de transition XS2 (X=Sn, Mo et W) ».

Une soutenance qui lui a valu la mention très honorable avec félicitations du jury. Interrogé sur l’intérêt de ces travaux présentés d’une manière théorique, le désormais docteur a indiqué que ces résultats pouvaient être utilisés dans les nouvelles technologies appelées les nanostructures. Il s’agit des technologies qui sont miniatures, trouvant beaucoup d’applications qui entourent les humains tels que les smartphones, les écrans télé et bien d’autres. « Mais ce travail est une très grande contribution à la communauté scientifique. Ce que j’ai fait ce n’est qu’un début et une partie du travail et les autres viendront compléter. Ces travaux peuvent améliorer le quotidien des Congolais dans ce sens où la science n’a plus de frontière, ce qui se passe en Europe peut être la même chose ici », a expliqué Holyness Beben Mabiala Poaty. 

Soutenant le thème « Simulation théorique de l’adsorption des isomères Isocyanate (NCO) sur la surface Ag (001) », Cédric Clarfeler Boungou a, lui aussi, reçu la mention très honorable avec félicitations du jury. « Aujourd’hui, la pollution atmosphérique est un problème très crucial. Dans cette thèse, nous avons cherché à contribuer à la lutte contre ce phénomène en tentant d'améliorer les pro-catalytiques des véhicules que nous utilisons », a souligné l’impétrant à la presse, dont la prochaine étape sera une deuxième thèse dans un domaine expérimental pour avoir une base scientifique très solide théoriquement et expérimentalement. 

Girel Bénédie Bouka Pivoteau et Aubin Lauril Lomanga Okana ont, eux également, reçu des mentions très honorables. Ils ont respectivement soutenu sur « Adsorption des espèces atomique (C), moléculaire (CO) et des fragments moléculaires (CH3, OH, CH2OH, H2CO et HCO) sur la surface Au (001) » et « Structure électronique et magnétisme du système Fe/W (110) : effet de la contamination de l’oxygène et de l’adsorption des molécules diatomiques ».

Des futurs enseignants ou chercheurs ?

L’une des chevilles ouvrières dans ce travail, le Pr Bernard M’Passi Mabiala a rappelé qu’il s’agissait des thématiques de pointe. Selon lui, le premier critère a été la production scientifique. « Pour soutenir une thèse, il faut publier un article inédit, c’est-à-dire des recherches qui n’ont jamais été faites ailleurs au moins au niveau des résultats, donc trouver quelque chose de nouveau et le mettre à la disposition de la communauté internationale. Les travaux de ces jeunes, vous pouvez maintenant les lire partout dans le monde entier, ces résultats ont une dimension internationale », a expliqué le premier professeur titulaire en physique au Congo.

Tantôt directeur de thèse, tantôt président du jury ou examinateur, le Pr Bernard M’Passi Mabiala pense que ces soutenances ont une particularité : le fait qu’elles se passent en physique qui n’est pas une science « comestible », car souvent les élèves ont peur de cette discipline. « Ce sont des thèses de physique, ensuite ce sont des étudiants qui ont préparé la thèse à Brazzaville, notamment au niveau de l’Université Marien-Ngouabi avec les Congolais comme directeurs. Nous faisons la recherche fondamentale, ne soyez pas surpris que dans dix ans ou plus, ces recherches soient récupérées », a-t-il précisé.

Notons que depuis l’existence de la formation doctorale, ce sont les premiers étudiants à soutenir en physique, mis à part ceux qui y enseignent déjà. Car, pour la plupart, des doctorants soutenaient en cotutelle avec d’autres universités.

Coordonnateur des groupes de recherche et directeur général de l’enseignement supérieur, le Pr M’Passi Mabiala estime que ces jeunes docteurs pourront servir à l’Université Marien-Ngouabi ou à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso de Kintelé, qui auront besoin des enseignants bien formés.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- Les quatre impétrants / Adiac 2- Les membres du jury délibérant sur la soutenance de Mabiala Poaty /Adiac

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