Entreprises du Portefeuille de l’Etat : l’IRDH préoccupé par la destruction accélérée du tissu social des travailleurs

Jeudi 2 Août 2018 - 17:30

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L'association accuse les dirigeants des sociétés étatiques implantées dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba de dilapider impunément le patrimoine public et de détourner des salaires et pensions des travailleurs au profit de leurs campagnes électorales.

Dans un bulletin électronique publié en début de semaine, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) fait par des éléments en provenance des travailleurs des entreprises du Portefeuille de l’Etat du Haut Katanga et de Lualaba, des syndicats et associations de protection des travailleurs qui dénoncent l’accélération de la destruction de leur tissu social et économique, à l’aube des élections de décembre prochain. L’objectif poursuivi, selon cette organisation, est que ces éléments puissent aider les autorités judiciaires et administratives compétentes à ouvrir des enquêtes.

L’IRDH a, en effet, noté que la Sogetel, la Gécamines, la SNCC, la Sodimico, le Cimenkat, l’INSS (CNSS) retiennent tous systématiquement des salaires et pensions des employés et retraités. Les victimes, rassure cette organisation, ont documenté des violations, en toute impunité, de leurs droits sociaux et économiques garantis par les instruments internationaux ainsi que les lois de la République. Quand bien même elles obtiennent des décisions judiciaires irrévocables en leur faveur, les dirigeants de ces entreprises se refusent de les payer. « Les dirigeants des entreprises publiques répondent à un mot d’ordre général de nous tuer à petit feu », confient aux chercheurs de l’IRDH Mbombo et Kanyinda, qui constituent l’échantillon de plus de deux cents agents de la SNCC ayant accumulé plusieurs mois de salaires que la direction générale refuserait de payer.

A en croire cette association, les deux anciens travailleurs sillonnent des bureaux d’ONG avec des jugements prononcés par le Tribunal du travail de Lubumbashi en leur faveur, condamnant la SNCC au paiement des salaires et pensions (allocations uniques de retraite) pourtant financés par la Banque mondiale, depuis 2013 (Affaires RAT 2161 et 2162).

L'IRDH conclut que les dirigeants des entreprises publiques implantées dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba sont accusés de dilapider impunément le patrimoine de ces entreprises et de détourner des salaires et pensions des travailleurs, au profit de leurs campagnes électorales. Ce qui constitue, selon cette association, une violation grave des droits économiques et sociaux. 

C’est dans cette optique que l’IRDH exhorte le président de la République à se saisir, avec célérité, des dossiers de refus de paiements des salaires et pensions ainsi que de l’exécution des décisions de justice en faveur des travailleurs des entreprises publiques qui ne cessent de lui écrire. L’Institut appelle également le procureur général de la République, par le canal du parquet général de Lubumbashi, à se saisir des dénonciations de dilapidation des patrimoines des entreprises publiques, en général, et de la Gécamines et Sodimico, en particulier, pour l'ouverure des enquêtes contre tous les dirigeants d’entreprises publiques, encore en poste, qui utiliseraient des fonds et biens des entreprises publiques aux fins des campagnes pour les scrutins de décembre. Les gouverneurs de ces deux provinces et les présidents de leurs assemblées provinciales sont, eux, appelés à interpeller les dirigeants mis en accusation, afin de remettre les travailleurs désemparés dans leurs droits les plus élémentaires aux salaires et pensions de retraite.

Lucien Dianzenza

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