Entreprises publiques : l’ancien patron du Copirep décidé de faire bouger les lignes

Mercredi 4 Septembre 2019 - 12:21

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Ilunga Ilukamba, le Premier ministre rd-congolais, a affirmé sa détermination d’aller jusqu’au bout de la réforme du portefeuille de l’État sur la base d’un état-de-lieu exhaustif du secteur près de dix ans après le lancement du processus de transformation par le gouvernement de la République.

L’ancien patron du Comité de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat (Copirep) était très attendu, le 3 septembre à l'Assemblée nationale, sur le dossier de la réforme du secteur public. Le projet initié avec faste en 2008 s’est finalement enlisé en chemin sans produire les résultats escomptés. A ce stade, la nouvelle la plus importante dans le discours du chef de l’exécutif est la détermination de poursuivre la réforme sur la base, a-t-il insisté, d’un état des lieux exhaustif de la situation des entreprises publiques. Il a rappelé l’objectif principal de la réforme de les rendre  plus compétitives en adaptant leur mode de gestion à celui des privés. Il s’agit, en outre, de les conformer à leur nouvelle nature juridique.

En effet, il faut rappeler que la première phase de la réforme a concerné précisément la transformation juridique des entreprises publiques en sociétés commerciales. Seule cette réforme juridique est complètement achevée, mais il reste encore l’épineuse question de la restructuration qui fait couler de l’encre et de la salive. Son application sur le terrain reste problématique dans la mesure où, par exemple, l’exécutif central continue à ce jour, malgré la transformation en société commerciale, à nommer les mandataires au plus haut niveau.   

Pour le Premier ministre, le gouvernement de la République doit accompagner la réforme des entreprises pour améliorer la qualité de la prestation des entreprises publiques. Il a reconnu tout de même quelques progrès dans le fonctionnement de ces entités publiques. Bien au-delà de la réforme, Ilunga Ilunkamba a annoncé également, dans la foulée, des actions concrètes pour relancer le secteur public. Dans les mines, par exemple, il y a au total cinq entreprises concernées : la Gécamines, la Miba, la Sokimo et la Société minière Kisenge manganese. Chacune d’elle va bénéficier d’un accompagnement pour leur relance.

En ce qui concerne la principale entreprise minière publique, en l’occurrence la Gécamines, le gouvernement de la République a commencé par cerner certaines problématiques de fond : la restructuration inachevée, le vieillissement de l’outil de production, le caractère résiduel de ses réserves, la cession des meilleurs gisements et le caractère déséquilibré de son rôle dans les joint-ventures. Il a promis d’accompagner la Gécamines, entre autres, dans sa dynamique de transformation et dans la reconstitution d’un patrimoine minier certifié. Par ailleurs, il a promis de suivre de près les prochaines discussions entre la Gécamines et ses partenaires.  

Pour le reste, les prochains défis qui se dessinent dans le secteur minier intègrent plusieurs réalités : l’envahissement des concessions par les artisanaux, l’absence d’usine de traitement et de transformation et surtout la disparition du chemin de fer.

La Miba fait partie aussi du vaste programme de relance du gouvernement, avec la réalisation des nouveaux investissements pour l’exploitation de la roche mère. Quant au transport, le personnel de la SNCC peut se réjouir de la volonté du Premier ministre, leur tout dernier président du Conseil d’administration, de relancer la capacité d’intervention de ce géant du transport en République démocratique du Congo, une autre entreprise publique transformée. Une priorité sera accordée à la ligne Kolwezi-Dilolo. 

Laurent Essolomwa

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