Environnement : des actes de vandalisme à la forêt artificielle de Kintélé

Mardi 10 Décembre 2019 - 14:29

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L’écosystème situé dans la banlieue nord de Brazzaville, pourtant abritant des réfugiés rwandais, a perdu une grande partie de ses arbres pour les besoins de bois de chauffe et de charbon de la population environnante. 

D'une superficie d'environ trois cents hectares au départ, la forêt artificielle de Kintélé s’est rétrécie à cent hectares, selon un cadre de la Société nationale de reboisement. Ce site, a-t-il dit, est détruit quotidiennement par des personnes en quête de terrain de construction des maisons, du bois de chauffe et  du charbon.

Le chef de quartier Mille logements, Alphonse Ndongo, a pour sa part indiqué: « C’est un problème qui concerne l’Etat lié aux réfugiés rwandais dont nous ne savons pas quel statut ils ont pour ceux qui y sont restés ».  

Une mise en garde, a-t-il ajouté, a été faite à l’égard de ceux qui construisent des habitations sur ce site mais le  constat est qu’ils s’entêtent. « Le maire de la commune les avait interpellés mais pour la plupart, ce sont des gens qui traitent avec les propriétaires fonciers, arguant qu’ils ont gagné le procès contre l’Etat », a renchéri le chef de quartier Mille logements de Kintélé.

La pauvreté et le manque de travail conséquent seraient la cause directe de ce comportement incivique. « Nous n’avons pas du travail et nous avons des familles à nourrir, ces arbres nous permettent parfois de fabriquer du charbon et du bois de chauffe pour qu’à la fin, nous trouvions de quoi entretenir nos familles », s'est permis de nous répondre un habitant du quartier qui a requis l'anonymat, poursuivant: « Ce ne sont pas tous les arbres que nous coupons, nous sélectionnons les plus vieux ».

Le déboisement des forêts constitue aujourd’hui une de raisons du changement climatique décrié de par le monde. D’après les experts, il est responsable de plus de 18 % des émissions de CO2. Cette pratique entraîne des conséquences néfastes, telles que la réduction de la biodiversité et le phénomène d’érosion.

Pourtant, chaque 6 novembre depuis 1986, en République du Congo, une Journée nationale de l'arbre est célébrée dans le cadre du programme de boisement et de reboisement, pour la protection de l’environnement et des forêts. Le pays s’est engagé depuis des décennies sur la scène mondiale à apporter sa contribution dans la lutte contre le changement climatique avec le planting d’arbres. En 2018, par exemple, le Congo a réalisé plus de deux millions d’hectares de forêts aménagées. Mais cet effort de la République se voit chaque jour annihilé par des citoyens inciviques.

 

 

 

 

Maliche Mbou Eta (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

La forêt artificielle de Kintélé ne cesse de perdre sa superficie au fil des ans/Adiac

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