Environnement : le CPAC alerte les Etats de la sous-région à la menace de la chenille légionnaire d’automne

Jeudi 11 Avril 2019 - 23:23

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Comité inter-Etat des pesticides de l’Afrique centrale (CPAC) signale l’intrusion du papillon ravageur des jeunes plants depuis 2015. L’institution a véhiculé l’information, l’année dernière, dans son bulletin d’information.  

Le ravageur est en pleine expansion et rien ne semble arrêter sa course, explique l’écotoxicologue au Cpac, le Dr Léonard Ngamo Tinkeu. La chenille a été signalée au Cameroun, en 2017, où sa présence vient d’y être confirmée avec des pertes importantes en culture de maïs.

Au Congo, en République centrafricaine et au Tchad, l’insecte a été remarqué en mai 2018. La chenille légionnaire d’automne (CLA) est une larve du papillon qui se nourrit du limbe des feuilles.

De son vrai nom scientifique Spodoptera frugiperda, la CLA est originaire d’Amérique où les conditions climatiques et environnementales ne lui permettent pas de se développer. Elle est migratoire et peut voler plus de cent kilomètres en une nuit.

Sa femelle pond des masses à environ deux mille œufs. Elle protège sa ponte avec des écailles. L’œuf donne après environ trois jours une larve du premier stade. La principale caractéristique de la larve est un ensemble de quatre tâches disposées sur le dos.

La larve tombe sur le sol après le cycle larvaire pour s’enfoncer dans le sol et former une chrysalide. Elle en sort un adulte qui est de mœurs nocturne, très actif dans les soirées de journées chaudes.

L’insecte s’attaque à plusieurs plantes dont les jeunes plants de maïs, de sorgho, le riz, la canne à sucre, le chou, la betterave, l’arachide, le soja, l’oignon, le coton, l’herbe des pâturages, le mil, la tomate, la pomme de terre et bien d'autres mauvaises herbes.  

Il cause des dégâts importants qui sont un frein au développement de la production agricole, notamment la perte de la valeur commerciale des plantes et la mévente des feuilles des légumes qui sont rongées par l’insecte.  

L’écotoxicologue estime que le phénomène mérite une attention particulière pour les productions agricoles, moteur de la croissance en zone Cémac. A cet effet, a-t-il indiqué, il est urgent de recenser les outils potentiels ou réels de lutte pour aviser les acteurs afin de stopper l’envahissement des espaces agricoles par ce ravageur.  

Les moyens de lutte contre la chenille légionnaire proposés par le CPAC sont multiples. Parmi ceux-ci, figurent l’utilisation des pesticides chimiques homologués, les méthodes culturales, les démarches biologiques et technologiques pouvant réduire les pertes sur les cultures.

Au-delà de ces moyens, il sied notamment de rechercher au niveau de la plante pour une sélection génétique, travailler le sol par un labour profond pour exposer la chenille à la chaleur afin d’éliminer de la chrysalide ainsi que poser les pièges qui peuvent servir d’outils de surveillance.  

Le directeur général du CPAC, Auguste Itoua, a expliqué que l’invasion de la chenille dans ces pays pourrait se résoudre par la mutualisation des efforts, en recherchant des solutions locales qui soient directement applicables et à présenter aux producteurs ou d’autres peu éprouvées à vérifier par la recherche avant leur restitution aux producteurs.

Notons que le CPAC est un instrument sous-régional mis en place par la volonté des chefs d’Etats des pays de la zone Cémac. Il a pour objectif d’assurer la coordination de la gestion des produits phytosanitaires afin de réduire à un niveau minimal les effets nocifs de ces pesticides sur la santé, l’environnement ainsi que l’exposition humaine et animale à ces produits.      

 

 

 

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

La chenille légionnaire d'automne / DR

Notification: 

Non