Environnement : les experts se plaignent du faible niveau des investissements verts avant la COP 24

Samedi 3 Novembre 2018 - 10:54

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En prélude à la COP 24 qui aura lieu dans un mois dans la ville de Katowice, en Pologne, des experts du monde entier ont discuté fin octobre à Bangkok, en Thaïlande, de la finalisation des règles pour mettre en œuvre l’accord de Paris obtenu lors de la COP 21.

Le pacte de 2015 vise à contenir le réchauffement mondial sous les deux degrés Celsius, voire 1,5 degré Celsius, par rapport à l’ère préindustrielle. L’accord prévoit également une aide annuelle de cent milliards de dollars d’ici à 2020 pour les pays pauvres. Les pourparlers thaïlandais ont achoppé sur la question-clé du financement des efforts pour limiter le réchauffement et la transparence des contributions.

Des délégués représentant certains des pays les plus petits et les plus pauvres de la planète ont accusé les États-Unis et d’autres pays occidentaux de ne pas se montrer à la hauteur de leurs engagements en matière d'investissements verts. « Les pays développés sont responsables de la vaste majorité des émissions historiques et bon nombre se sont considérablement enrichis en brûlant des combustibles fossiles », a déclaré Amjad Abdulla, qui représente une quarantaine de nations éparpillées sur tous les océans, allant des Maldives aux Bahamas, en passant par Singapour. « Nous faisons face à des conséquences climatiques dévastatrices et certains d'entre nous pourraient être perdus à jamais à cause de la montée des eaux », a-t-il dit.

Les États-Unis et d’autres pays développés sont hostiles à une trop grande transparence et rechignent à s’engager sur de futurs financements. Les pays en développement affirment qu’ils ont besoin de financements transparents et prévisibles.

Une source de haut niveau au sein du bloc africain a déclaré que ces pays reniaient leurs promesses en refusant de parler de financements futurs. « C’est comme si nous avions recommencé à zéro » à Bangkok, a dit cette source.

Les cent quatre-vingt-quinze Etats participants à l’accord de Paris ont jusqu’à la fin de l’année et la 24e Conférence climat de l’ONU en décembre en Pologne, pour finaliser les règles de mise en œuvre du pacte sur le climat. Les délégués présents en Thaïlande ont achevé leurs travaux en décidant de confier les discussions techniques à un panel d’experts qui poursuivront leurs réunions jusqu’à la COP24.

Patricia Espinosa, la responsable à l’ONU de la lutte contre le changement climatique, a déclaré à la presse que des progrès avaient été accomplis à Bangkok « sur la plupart des sujets » mais qu’« aucun problème n’avait été encore complètement résolu ».

La question du financement a « été très difficile et sensible sur le plan politique », a-t-elle souligné. « Pour que Katowice soit un succès, il faut accélérer le travail et renforcer la volonté politique », a-t-elle ajouté. Si des progrès ont été réalisés à Bangkok sur certains sujets comme les nouvelles technologies, les défenseurs de l’environnement ont accusé Washington d’entraver, avec l’aval de l’Occident, toute avancée sur les questions de financement, alors même que le président américain, Donald Trump, a annoncé le retrait de son pays du processus de Paris en 2020.

 

Boris Kharl Ebaka

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