Épidémie d'Ébola : une évolution dans les connaissances de la maladie

Jeudi 22 Novembre 2018 - 21:45

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Des progrès dans les connaissances de la maladie ont pu être réalisés par les chercheurs du monde entier au cours et après l’épidémie de 2013-2016. Cet effort de recherche doit être maintenu car l’enjeu reste de mettre au point un vaccin, des traitements et des outils diagnostiques pour le traitement et le dépistage d’Ébola.

  • Pendant l’épidémie de 2013-2016, après une longue observation du virus et la façon dont il se dissémine dans les populations, il a pu être confirmé que la virulence du virus Ébola varie selon l’espèce et la souche du virus. Reste désormais à savoir quels gènes contribuent à sa virulence, afin d’en comprendre ses mécanismes et ce qui a contribué à une telle flambée en Afrique de l’Ouest. Rappelons que le virus Ébola a atteint l’Afrique de l’Ouest, région qui était jusqu’alors épargnée par la maladie. Depuis 1976, le virus n’avait été observé qu’en Afrique centrale (notamment en République démocratique du Congo [ex-Zaïre]), d’où le nom ZEBOV (Zaïre Ebola Virus) parfois donné au virus.
  • Chez les personnes qui survivent à la maladie, ZEBOV peut parfois persister dans des sites immuns privilégiés du corps humain, comme les yeux, le lait maternel ou surtout les testicules. Chez les survivants, une transmission sexuelle est alors possible dans les semaines et les mois qui suivent la guérison. Reste à comprendre comment le virus ZEBOV accède à ces sites particuliers de notre organisme, quels types de cellules soutiennent la réplication virale, quels sont les mécanismes qui expliquent la persistance du virus…
  • Le virus Ébola s’est adapté à mieux infecter l’homme lors de l’épidémie de 2014-2016. Reste à prouver que cette adaptation génétique du virus a contribué à l’ampleur de l’épidémie foudroyante observée. De quoi offrir aux chercheurs un vaste champ d’étude pour comprendre comment ces virus évoluent durant les phases épidémiques pour mieux anticiper à l’avenir ces problèmes de santé publique.
Aubin Banzouzi

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