EPSP : la rentrée scolaire sérieusement hypothéquée

Jeudi 31 Août 2017 - 17:14

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La Synergie des syndicats des enseignants de la RDC vient de décréter, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire, le boycott par des affiliés de la rentrée des classes prévue pour le 4 septembre.

Les élèves du secteur de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) sont censés reprendre le chemin de l‘école le lundi prochain. Une rentrée des classes qui risque de ne pas avoir lieu au regard de la tension qui gangrène actuellement le secteur sur fond des revendications du personnel enseignant. En un mot, l’année scolaire 2017-2018 est déjà mal partie eu égard à l'appel au boycott lancé par les syndicats des enseignants invitant leurs affiliés à observer une grève radicale jusqu’à ce que le gouvernement réponde à leurs revendications.

La Synergie des syndicats des enseignants de la RDC, qui s’était réunie le vendredi 25 août en assemblée générale extraordinaire, a finalement levé l‘option d’une grève sèche consécutive à ce qu’elle considère comme indifférence du gouvernement à sa requête. « On s’est rendu compte que l’indexation des salaires qu’il avait promise au mois de juillet n’a pas été respectée, la légère augmentation de salaires, dont il a parlé pour le mois d’août, n’a pas été réalisée, la quotité versée à la mutuelle de santé n’a pas été prise en charge depuis le 4 septembre 2015 », a regretté Jacques Lukuku Pidji, porte-parole de l’intersyndicale. Les enseignants rejoignent ainsi la mouvance revendicatrice enclenchée depuis quelque temps par plusieurs catégories socioprofessionnelles réclamant plus de justice sociale dans la redistribution du revenu national. D’où l’Intersyndicale attire-t-il l’attention des enseignants du secteur public à observer scrupuleusement ce mot d’ordre de grève en solidarité avec les médecins, les infirmiers et les professeurs d’université.

Le gouvernement est tenu de répondre aux desiderata de la corporation enseignante. Il lui est demandé, entre autres, d’appliquer le taux budgétaire moyen prévu dans la loi de finances 2017 dans le respect de la tension salariale et de payer le salaire du mois de juillet-août avant la rentrée des classes. Jouant la carte de la tempérance, le ministre de l’EPSP, Gaston Musemena, avait demandé aux enseignants de continuer leur sacerdoce d’élever les enfants. « J’aimerais dire à l’opinion de ne pas considérer la rentrée scolaire comme une opportunité pour des revendications quelconques, au regard des difficultés que connaissent l’État », avait-il conseillé. Reste à savoir si le corps enseignant va revenir aux bons sentiments à trois jours de la rentrée scolaire. Notons que la Synergie des syndicats des enseignants de la RDC regroupe le Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques, la Centrale congolaise du travail, le Syndicat national des enseignants des écoles protestantes et la Force agissante des enseignants.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des élèves traversant une rue à Kinshasa

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