Espace Sony-Labou-Tansi : la culture de moins en moins présente

Jeudi 20 Juin 2019 - 20:37

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L'espace est régulièrement occupé par des kermesses, au point où les artistes de toutes catégories et le citoyen lambda se demandent si ce lieu ne s'éloigne-t-il pas de sa vocation, sa mission première étant de promouvoir la culture congolaise.   

Le Cercle culturel Sony Labou Tansi est dirigé pas Célestin Ganongo. Il a organisé, en juin 2018, l’anniversaire de la disparition de Sony Labou Tansi et la fête des enfants. Seulement aujourd’hui, la direction ne peut plus rien faire par manque de moyens et compte sur des partenaires culturels et commerciaux pour faire face à des charges inhérentes au fonctionnement.  « J’ai la programmation des activités ici. Les kermesses interviennent pendant les grandes vacances et le mois de décembre. Nous travaillons avec des partenaires qui sont les opérateurs et les commerçants. Relevant du ministère de la Culture et des arts, nous sommes dépourvus de moyens. Le Cercle culturel Sony-Labou-Tansi n’a plus de subvention depuis 2014 qui s’élevait à trente-cinq millions de francs CFA par an », a expliqué Célestin Ganongo.

Les partenaires culturels ne payent rien parce qu’ils contribuent à la vie du centre. Ainsi, depuis le début de l’année en cours, plus d’une dizaine d’activités ont été organisées dans le domaine culturel parmi lesquelles des concerts de musique urbaine en février, le festival international Bimoko en avril, qui est un moment de contes autour du feu qui avait connu la participation de l’ambassadeur d’Italie, le festival Maloba ; une journée culturelle portant sur le théâtre et la danse. Le mois de juin a commencé avec le concert de Likala Moto. Il se tient présentement une kermesse dénommée Le village des festivaliers, organisée par un partenaire commercial à l’occasion des grandes vacances.

« En dehors de son aspect commercial, la kermesse a aussi un aspect socioculturel. Les organisateurs utilisent les artistes de toutes catégories de musique (tradi-moderne et urbaine). Ces artistes montent sur le podium, chantent pour certains, d’autres font la comédie ainsi que les sapeurs pour la diatanse. C’est une occasion pour les Congolais de se retrouver. Un moyen de leur proposer des loisirs et des distractions », a indiqué Célestin Ganongo. Et de rappeler que « les kermesses font partie de la culture de paix, c’est le vivre ensemble qu’on a toujours décrété dans notre pays. Il fait l’unité et la non- discrimination des ethnies ».

A Sony-Labou-Tansi, la première place est toujours accordée aux artistes, à en croire sa direction. « La kermesse ne peut pas empêcher le bon fonctionnement de Sony-Labou-Tansi. Le travail administratif, c’est en matinée. Même la kermesse ne peut jouer la musique qu’à partir de 15h », a rassuré le directeur du Cercle. Contrairement à ce qui peut être dit, le directeur du Cercle reste confiant face à ces artistes qui pensent que ces kermesses tueraient la culture et l’art à Sony-Labou-Tansi. Aussi les invite-t-il à s’approcher de la structure pour avoir plus d’information tout en reconnaissant qu’elle ne communique pas assez.

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

Une kermesse au Cercle Sony-Labou-Tansi

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