États-Unis - RDC : le spectre des sanctions ciblées plane de nouveau sur des officiels congolais

Jeudi 5 Octobre 2017 - 19:00

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Sept sénateurs américains ont écrit récemment au président Donald Trump à qui ils sollicitent d’autres sanctions contre la RDC et ses dirigeants pour, disent-ils, « affecter le calcul des individus qui ont une forte influence sur le président Kabila pour l’exhorter à changer de cap ».

La crise politique ayant cours en RDC ne laisse pas indifférents des partenaires extérieurs qui scrutent des possibilités pour aider ce géant de l’Afrique centrale à se relever. Les États-Unis comptent parmi ces partenaires pour lesquels la résolution de la crise politique en RDC passe pour une priorité. En marge de la 72e assemblée générale de l’ONU, des sénateurs américains sont montés au créneau pour exprimer leur ras-le-bol à la suite de la persistance de la crise politique en RDC qu’ils attribuent forcément au maintien de Joseph Kabila à la tête du pays au terme de son mandat et à la non-organisation des élections dans les délais. Les sénateurs Cory Booker, Benjamin Cardin, Richard Durbin, Christopher Coons, Elizabeth Warren, Edward Markey et Sherrod Brown ont pris la liberté d’écrire au président Donald Trump qu’ils exhortent à « prendre des mesures immédiates » et à tout mettre en œuvre pour résoudre des crises politiques, de sécurité  et humanitaires qui prévalent en Afrique et particulièrement en RDC.

Dans cette lettre adressée au président Donald Trump datée du 3 octobre, le sénateur Cory Booker et ses six autres collègues demandent à leur président de « positionner les États-Unis à jouer un rôle de chef de file » dans la prévention des conflits et « être prêt à appuyer une réponse qui permettra de sauver les vies ». Ce qui, au plan économique, implique un droit de regard des États-Unis notamment dans le contrôle des industries extractives des minerais accusées  d’alimenter les conflits dans le pays. « Le dernier conflit à grande échelle en RDC, financé et alimenté en partie par les minerais de conflit, la corruption et la mauvaise gouvernance, figurait parmi les pires dans l’histoire de l’Afrique. Cela implique pas moins de sept pays et a entraîné des millions de morts », font-ils remarquer. Et de demander à Donald Trump de « répondre aux préoccupations en cours concernant les minerais de conflit et la transparence de l’industrie extractive en dirigeant la Securities and Exchange Commission pour continuer la mise en œuvre du chapitre 1502, ainsi que pour élaborer une nouvelle et forte règle mettant en œuvre le chapitre 1504 de la réforme Dodd-Frank Wall Street et la Loi sur la protection du consommateur ».

En clair, disent les signataires de la lettre, d’autres sanctions contre la RDC et ses dirigeants sont nécessaires « pour affecter le calcul des individus qui ont une forte influence sur le président Kabila pour l’exhorter à changer de cap ». L’épée de Damoclès plane pour ainsi dire sur le régime Kabila aussi longtemps qu’il continuera « de refuser de mettre en œuvre l’esprit et la lettre de l’accord ». Dans ce cas, avertissent-ils, les États-Unis devront utiliser les moyens dont ils disposent,  y compris les désignations de sanctions en vertu de l’ordonnance exécutive 13671 sur la RDC.

Pour les sept sénateurs signataires de la correspondance, le président congolais n’a pas fait preuve de bonne foi dans la mise en œuvre effective des termes-clés de l’accord du 31 décembre. « La décision du président Joseph Kabila de rester au pouvoir après la fin de son mandat constitutionnel en 2016 a jeté le pays dans un chaos politique. L’accord du 31 décembre entre la majorité présidentielle et une coalition de partis d’opposition politique négociés par la Conférence épiscopale nationale du Congo comprenait l’engagement de tenir des élections d’ici la fin de cette année», écrivent-ils. À tout prendre, cette lettre est venue mettre une pression supplémentaire sur Trump qui avait déjà décidé, en marge de la dernière assemblée générale de l’ONU, d’envoyer en Afrique son ambassadrice à l’ONU Nikki Haley. Cette dernière est attendue en RDC le 21 octobre. L’on croit savoir que le passage de cette femme à Kinshasa déterminera la position définitive de l’administration Trump  sur la RDC.  

Alain Diasso

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