Euro 2016 : Et Balotelli dans tout ça ?

Samedi 9 Juillet 2016 - 14:21

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L’Italie a été sortie de l’Euro 2016 par l’Allemagne. Mais il y a 4 ans la Mannschaft avait subi les foudres d’un certain Balotelli à Varsovie.

Le Milan AC va être vendu aux Chinois. Son propriétaire, Silvio Berlusconi, a dit s’être finalement résolu à le céder à un groupe chinois qui a accepté d’investir 400 millions d’euros sur deux ans pour maintenir la deuxième formation mythique de la capitale économique d' Italie parmi les meilleures du football européen. « J'ai renoncé à toute prétention sur le prix, j'ai accepté ce qui m'a été proposé, qui ne tient même pas compte de la marque qui est importante », a dit Silvio Berlusconi.

Marque importante, en effet. Car le Milan AC ce sont les 18 victoires comme champion d’Italie de première division ; 7 fois comme champion d’Europe et, surtout, le point de passage d’une pléiade de talentueuses vedettes recrutées à prix d’or, joueurs ou entraîneurs. Cette « marque » dont parle Silvio Berlusconi a inclus aussi, dans le passé récent, un certain Mario Balotelli, virevoltant attaquant de la nazionale, aujourd’hui l’ombre de lui-même.

L’histoire est sans doute une suite tortueuse de faits et contrefaits. Car il est curieux de constater que le nom de Balotelli n’a pas même été évoqué pour l’Euro 2016 finissant. L’Allemagne y a barré la route des demi-finales à la Squadra Azzurra, la sélection italienne de football, après une séance de tirs au but à interdire aux cardiaques. Or, il y a quatre ans, à Varsovie, c’était Mario Balotelli qui avait terrassé les Allemands éliminés en demi-finale par un doublé de légende.

Il y a bien longtemps que les Allemands n’avaient plus battu les Italiens sur un terrain de foot. Cela est pourtant arrivé le 2 juillet dernier à Bordeaux, en quarts de finale, en l’absence de Balotelli. De son fauteuil, il a suivi ses compatriotes et coéquipiers résister contre une furia allemande qui ne s’est montrée vulnérable qu’en défense lorsque, à la 78è minute, Bonucci a rendu la politesse à Ozil qui avait ouvert la marque à la 65è minute pour les Allemands. Il a dû sauter plusieurs fois au plafond quand, à la séance des tirs au but, les Italiens ont raté les penalties qu’il ne fallait pas.

Celui de Simone Zaza, surtout, a dû lui rester en travers de la gorge. Car, cet attaquant pris justement pour remplacer Balotelli, est entré dans les derniers instants de jeu pour donner de meilleures chances de succès à cette séance. Plus frais que ses coéquipiers, il avait aussi plus de probabilités de ne pas « trembler » avant le shoot au but, avait calculé Antonio Conte, le sélectionneur italien…

Aujourd’hui Mario Balotelli, l’attaquant, semble avoir perdu de sa superbe. A l’AC Milan, sa saison s’est terminée avec un bilan mince de trois buts à peine. Il n’est plus la terreur des défenseurs et des gardiens de but d’il y a à peine trois ans. Même les frasques qui lui valaient les Unes des magazines people autour des discothèques et boites de nuit ont disparu. L’homme affirme s’être rangé et plus préoccupé du bonheur de sa petite Pia que du coup de poing sur les provocateurs de toute sorte.

Mais en même temps, cela semble lui avoir enlevé le talent indiscutable qui l’avait placé un jour parmi les 3 Mario, sauveteurs de la nation italienne : Mario Monti (alors Premier ministre), Mario Draghi (ancien gouverneur de la Banque centrale italienne aujourd’hui à la tête de celle de l’Europe), et lui. Il était alors l’homme des situations difficiles : son entrée sur le terrain apportait la différence voulue pour la victoire. Mais Mario Balotelli a subi aussi le poids d’être le seul joueur noir dans la sélection italienne. Il raconte avoir souffert d’être « Super Mario » aux moments des victoires, et simplement « l’Italo-ghanéen », voir le « joueur de couleur », quand les choses allaient mal.

Lucien Mpama

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