Euro 2016 : l’Espagne remet sa couronne en jeu

Mercredi 8 Juin 2016 - 17:45

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Dépossédée de son titre mondial par l’Allemagne, en juillet 2014, l’Espagne remet son titre européen en jeu. La 15e édition du championnat d’Europe des Nations débute ce vendredi en France, dans un contexte tendu, quelques mois après les attentats de novembre 2015 et alors que des mouvements de grève dans les services publics, paralysent le pays. 

Double championne d’Europe en titre (2008 et 2012), l’Espagne remet son titre en jeu, à partir de vendredi soir. Le match d’inauguration entre la France et la Roumanie lancera en effet la compétition, qui s’achèvera au même endroit, au Stade de France de Saint-Denis, le 9 juillet. Car trente-deux ans après l’édition 1984 remportée par les Bleus de Michel Platini, l’Euro est de retour en France. Dans un contexte très tendu.

Sept mois après les attentats de Paris, la France est en état d’alerte maximum, l’Etat Islamique ayant réitéré, récemment, ses menaces à l’encontre des pays participant à la coalition qui le combat en Syrie. Les stades des dix villes hôtes (Paris, Saint-Denis, Marseille, Lyon, Toulouse, Saint-Etienne, Lille, Nice, Lens et Bordeaux) seront très surveillés et les unités d’élite de la police (le GIGN, la BRI, le RAID) prêtes à intervenir à la moindre alerte.

Mais l’inquiétude est surtout concentrée sur les « fan zones », espaces des entreprises partenaires de la compétition, où seront massés des milliers de supporteurs des différents pays (la plus grande, basée à côté de la Tour Eiffel, pourra contenir jusqu’à 92 000 personnes). Leur maintien ou non a été sujet à débats au sein de la classe politique française, certains estimant que ces rassemblements de foule devenaient des cibles idéales.

La situation sécuritaire n’est pas le seul motif d’appréhension pour les autorités françaises et pour les nombreux supporteurs étrangers attendus dans l’hexagone : les grèves menées par les syndicats Sud et CGT paralysent une bonne partie des transports (SCNF, RATP) et des services publics, alors que plusieurs raffineries de pétrole sont encore bloquées. Un climat social pesant qui pourrait compliquer le bon déroulement du tournoi.

Mais revenons au terrain, cet espace qui passionne tant nos lecteurs. Si l’Espagne vise un triplé historique, elle n’est pas la favorite de cet Euro. Ce statut revient logiquement à l’Allemagne, auréolée de son titre mondial au Brésil. Malgré quelques absences (Reus, Gündogan et Rudiger, blessé au genou en début de stage de préparation et peut-être Schweinsteiner), la Mannschaft n’est pas la sélection la plus à craindre.

Car chez les autres prétendants à la victoire finale, les absents sont légions : les Portugais Coentrao, Bernardo Silva et Danny sont forfaits. Comme les Italiens Verratti, Marchisio, Damian (incertain), Montolivo et Perrin, tandis que Pirlo et Ballotelli n’ont pas été retenus par le sélectionneur italien, Antonio Conte. En Angleterre, Oxlade-Chamberlain, Delph, Drinkwater, Walcott, Townsend, Shaw et Welbeck sont blessés.

Les Diables rouges de Belgique, que l’on pouvait considerer comme un candidat sérieux à la victoire finale, ont subi une hécatombe en défense (Kompany, Boyata, Lombaerts, Engels). Du côté de la Roja espagnole, Vincente Del Bosque a choisi de se passer de Mata, Isco, Costa, Saul et Torres, tandis que Carvajal est sur le flanc.

Le pays hôte n’a pas été ménagé non plus avec les blessures de Diarra, Varane, Mathieu et Trémoulinas, qui s’ajoutent à la suspension (levée depuis quelques jours) de Mamadou Sakho. Non retenus par Didier Deschamps, Ben Arfa, Valbuena ou encore Gameiro, suivront l’évènement devant leur téléviseur. Mais l’absence qui a fait couler le plus d’encre et de salive est celle de Karim Benzema. Empêtré dans l’affaire de la « sextape » de Valbuena, le Madrilène a été écarté du groupe. Depuis, le joueur, mais aussi Cantona et l’humoriste Jamel Debbouze ont évoqué des critères racistes pour justifier sa non-sélection. Oubliant probablement les origines de Mangala, Martial, Evra, Coman, Matuidi, Kanté, Sissoko, Pogba, Rami, Mandanda ou encore Sagna.

Si la liste des absents est longue, le public pourra tout de même voir quelques-unes des plus grandes têtes d’affiche du football mondial et européen : le Portugais Ronaldo, le Gallois Bale, l’Anglais Rooney, le Belge Hazard, les Français Pogba et Griezmann, le Suédois Ibrahimovic, les Allemands Kroos, Götze et Müller, l'Autrichien Alaba, le Slovaque Hamsik, le Polonais Lewandowski, le Croate Modric, les Espagnols Ramos et Iniesta ou encore l’Italien Buffon.

Du beau monde, donc, pour un tournoi relevé et plus ouvert que jamais, puisque 24 équipes y participent pour la première fois (contre 16 lors des dernières éditions et 8 jusqu’en 1992). Un Euro dont vous retrouverez les résultats dans nos colonnes tout au long de la compétition et ce jusqu’à la finale, le 9 juillet prochain.

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Trente-deux ans après l'Euro 1984, le championnat d'Europe des nations est de retour en France (VALERY HACHE / AFP) Stades et fan zones seront très surveillés durant cet Euro 2016 en raison des risques d'attentats (VALERY HACHE / AFP) Le Portugais Cristiano Ronaldo est la star de cet Euro, mais le Portugal est loin d'être favori (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)

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