Euro-2016 - Un rêve bleu pour oublier les heures noires

Samedi 11 Juin 2016 - 12:28

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Les Bleus donnaient le coup d'envoi de l'Euro face à la Roumanie au Stade de France en ouverture de l'Euro-2016, dans un pays qui ne demande qu'à vibrer aux exploits d'Antoine Griezmann et Paul Pogba pour mettre de côté pendant un mois des conflits sociaux et peur des attentats.

La quinzième édition du Championnat d’Europe des nations, le premier à 24 équipes, a été baptisée "Le rendez-vous". Celui fixé aux joueurs de Didier Deschamps sera lesté d'une charge émotionnelle sans nulle autre pareille au moment d'entonner la Marseillaise pour le premier des 51 matches de l’Euro. 

A 25 et 23 ans, Griezmann, tête d'affiche de l'attaque française, et Pogba, la pépite du milieu de terrain, devront supporter à ce moment-là le regard de 66 millions de sélectionneurs. Et endurer le jeu inévitable des comparaisons avec les glorieux aînés sacrés en France, de Michel Platini, héros de l'Euro-1984, à Zinédine Zidane, icône du Mondial-1998. Platini avait 29 ans le jour de la finale le 27 juin 1984, Zidane, 26, ce fameux 12 juillet 1998. Mais aucun des deux ne portait sur ses épaules un tel poids, celui d'un pays qui rêve d'une parenthèse enchantée, entre les grèves à répétition et le traumatisme des attaques contre Charlie Hebdo en janvier 2015 puis des attentats du 13 novembre et leurs 130 morts.

Ces attentats ont semé la crainte : la France reste une cible du groupe Etat islamique (EI) et ce tournoi va s'ouvrir entouré de mesures de sécurité sans précédent. Plus de 77.000 policiers et gendarmes et une partie des 10.000 soldats de l'opération Sentinelle - versant militaire de Vigipirate- sont mobilisés. Les fan zones, espaces réservés aux supporteurs dans les 10 villes hôtes, cristallisent les inquiétudes, même si n'importe quel bar peut aussi être la cible d'une attaque, comme le redoutent les forces de sécurité.

Outre les craintes liées à la sécurité, l'Euro va s'ouvrir dans un contexte social plus tendu que jamais avec des grèves tous azimuts, dans les transports ou le secteur des déchets. "L'image qui est donnée n'est pas celle que nous voulions", a regretté Jacques Lambert, le président du comité d'organisation de l'Euro, vendredi matin sur France Inter. La fête risque-t-elle d'être gâchée par les grèves qui secouent la France depuis 10 jours? "Elle l'est déjà", a-t-il tranché.

Le stade de France, plus qu'un symbole

Le  stade de France, aux 80.000 places, est un marqueur fort dans l'imaginaire collectif français. C'est sur cette pelouse que Zizou souleva la Coupe du monde. C'est dans cette enceinte que les Bleus se qualifièrent pour le Mondial-2014 le 19 novembre 2013 à l'issue d'un barrage renversant contre l'Ukraine, gagné 3 à 0, score de la finale de 1998. C'est aussi autour de ce stade que des kamikazes se firent exploser lors de la tragique soirée du 13 novembre 2015.

Peuvent-ils le faire ? Les Bleus peuvent-ils aller au bout ? "Pourquoi on ne pourrait pas faire quelque chose de bien à domicile ?", a répondu par une autre question Alain Giresse, champion d'Europe en 1984, consultant sur France Info. 

L'Allemagne, favorite, évidemment

Parmi les autres favoris, l'Allemagne, qui, comme la France, doit gérer une cascade de blessures en défense. Elle ne cache pas ses ambitions. "Qu'on écrive enfin une nouvelle histoire et qu'on ramène une 4e étoile de champion d'Europe à l'Allemagne!", a lancé son manageur général, Oliver Bierhoff, qui avait marqué le but en or décisif lors du dernier sacre européen de l'Allemagne, il y a 20 ans face à la République tchèque.

Il ne faut pas oublier l'Espagne, double tenante du titre. On dit la "Roja" vieillissante, mais son sélectionneur-gourou Vicente del Bosque l'a dit à l'AFP, il veut "maintenir intact le rêve" de décrocher un troisième titre européen consécutif. Cristiano Ronaldo, triple Ballon d'Or qui vient de gagner la Ligue des champions il y a deux semaines avec le Real Madrid, peut-il enfin porter le Portugal vers les sommets ?

Tous les rêves sont permis pour l'heure. Mais le 10 juillet, seul le vainqueur restera dans l'histoire. 

AFP

Légendes et crédits photo : 

Après plusieurs mois de marasme liés aux attentats de 2015 et aux mouvements sociaux des dernières semaines, la France espère que l'Euro sera une belle fête (ALAIN JOCARD / AFP) La sécurité sera maximale sur les sites de l'Euro 2016 (AFP) Cristiano Ronaldo fera partie des grandes stars de cet Euro (AFP)

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