Ex-Katanga : le gouvernement appelé à arrêter la pénurie de la farine de maïs

Lundi 18 Avril 2016 - 17:49

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Dans un plaidoyer, le Centre pour la justice et la réconciliation (CJR) sollicite du gouvernement d’user des alternatives en vue de pallier cette carence qui frappe la province cuprifère.

Dans un communiqué du week-end dernier, le CJR, une organisation de promotion et de protection des droits humains basée à Lubumbashi, s’est dite préoccupée par la réaction du gouvernement de la RDC face à la pénurie de la farine de maïs observée dans les grandes villes de l’ex-province du Katanga. « Au lieu que le gouvernement s’investisse à trouver des solutions, il cherche plutôt des boucs émissaires pour justifier son incapacité à résoudre cette crise », a regretté cette ONG.

Dans ce plaidoyer, cette organisation note, en effet, que c’est depuis plus ou moins trois mois que la population de la province cuprifère a constaté la hausse vertigineuse du prix de la farine de maïs due au fait que la République de la Zambie a suspendu l’exportation de ce produit vers la RDC. Dans les premiers moments de la crise, a fait constater le CJR, le consul de la Zambie à Lubumbashi avait, au cours d’un point de presse, déclaré que ce n’était pas la République de la Zambie qui était à la base de cette pénurie mais un groupe d’opérateurs économiques zambiens véreux. « Il avait, à cette même occasion, rassuré la population que le gouvernement zambien avait pris toutes les dispositions pour mettre fin à cette situation. Mais, malheureusement, la situation s’est aggravée au point que le prix de la farine a atteint à Lubumbashi, pour la première fois depuis 15 ans, le pris de 35 mille francs congolais (FC), soit plus ou moins 38 dollars américains (USD), le sac de  25 kg qui se vendait avant la crise à 7 500 FC, soit plus ou moins 8 USD », a souligné cette organisation.

L’ONG a fustigé que le gouvernement congolais, premier protecteur des droits fondamentaux de sa population, n’ait pris aucune mesure pour trouver une solution face à cette pénurie de la farine. C’est seulement le 11 avril, a-t-elle souligné, que cette situation a fait l’objet des discussions au sein de la troïka stratégique, deux mois après le début de la crise. Le CJR a, par ailleurs, noté qu’à l’issue cette réunion, il a été décidé d’envoyer à Lubumbashi une mission gouvernementale composée, entre autres, de cinq ministres et le nouveau gouverneur du Haut-Katanga. « La population a été surprise d’entendre le gouverneur du Haut-Katanga déclarer que c’est un sorcier qui est à la base de la pénurie de la farine de maïs, alors que nous savons tous que cette situation est consécutive à la sécheresse qui envahit l’Afrique australe », a noté cette association qui a fait observer que c’est depuis une décennie que les scientifiques alertent le monde sur cette situation provoquée par le réchauffement.

Pour le CJR, en effet, le gouvernement de la RDC n’a pris aucune mesure pour faire face à cette situation sachant que la population de l’ex-province du Katanga s’approvisionne en farine de maïs, qui est son aliment de base, en Zambie. « Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ? », s’est-elle demandé.

Une alternative à l’importation

Le CJR a noté qu’il y a, sur place, une minoterie, la société Africa milling, qui, avec sa capacité de production de plus ou moins 300 tonnes de farine de maïs par jour, peut constituer une alternative à l’importation de la farine si elle était soutenue par le gouvernement. Mais, s’est plaint cette ONG, pendant que la population subit cette carence, cette minoterie, qui avait déjà commencé à produire de grandes quantités de farine de maïs, a interrompu sa production à cause du manque de courant électrique. Et, a poursuivi l’association, en lieu et place de bénéficier du soutien du gouvernement, elle fait plutôt l’objet des tracasseries de tout genre par les services de l’État. « C’est à cause principalement du manque du courant électrique et subsidiairement des tracasseries que la société Africa milling a été obligée d’arrêter la production à grande échelle de la farine de maïs », a appuyé le CJR.

Face à cette réalité, qui devient une préoccupation pour la population de cette province, le CJR a sollicité du gouvernement de subventionner les fermiers afin d’augmenter la production de maïs; d’encourager les opérateurs économiques à investir dans la production de la farine de maïs par des exonérations à l’importation et d’intervenir auprès de la Snél pour qu’elle donne du courant électrique à la société Africa milling et ainsi lui permettre de reprendre la production de la farine.

À la Snél, cette ONG a recommandé de donner du courant à la minoterie Africa milling afin qu’elle reprenne la production de la farine, alors que les organisations de la société civile ont été, elles, exhortées à mener des actions de plaidoyer en faveur de la population pour que le gouvernement trouve une solution durable à la pénurie de la farine « au lieu de chercher des boucs émissaires ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des épis de maïs / crédits photo Radio Okapi

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