Ex-prison de Makala : Fred Bahuma et Yves Makwambala entament une grève de la faim

Mardi 15 Mars 2016 - 17:27

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La grève de faim amorcée dans la nuit 14 au 15 mars par les deux jeunes activistes viserait deux objectifs, à savoir l’obtention de la libération des prisonniers d’opinions et la garantie d’un espace public d’expression libre.

Alors que pour des faits quasi similaires, leurs collègues des mouvements pro-démocratie; Filimbi et Lucha; viennent de voir leur peine être réduite à six mois au deuxième degré dans un procès pour le moins expéditif, Fred Bahuma et Yves Makwambala, deux jeunes activistes évoluant sur ce même créneau, ne s’expliquent pas leur détention prolongée. Arrêtés le 15 mars 2015, ils viennent déjà d’accomplir une année au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (ex-prison centrale de Makala) sans que leur dossier n’ait connu un avancement notable. 

Malgré la pression de la communauté internationale qui a appelle à la libération de deux prévenus, la justice congolaise paraît faire la sourde oreille et continue à gérer ce dossier avec une lenteur déconcertante. Ce qui n’arrête de susciter l’ire des avocats commis à la défense de deux activistes qui dénoncent la politisation de ce dossier. Il ne s’explique pas que tous les codétenus arrêtés fin 2015 dans la foulée de l’atelier organisé à la périphérie est de Kinshasa, en synergie avec les leaders des mouvements citoyens « Y’en-a-marre » et « Balai citoyen », aient été libérés pendant qu'eux continuent à croupir en prison. Il y a là, pensent-ils, deux poids deux mesures. Afin de faire pression sur les autorités politiques et judiciaires visiblement insensibles à leur sort, les deux prévenus ont pris l’option d’amorcer une grève de la faim qui va courir jusqu’à leur libération. Dans un communiqué publié sur son site Internet, Lucha indique que cette grève de la faim a deux objectifs : obtenir la libération des prisonniers d’opinions et la garantie d’un espace public d’expression libre.

Cette stratégie n’a hélas pas l’air d’émouvoir les autorités judicaires du pays qui n’ont cessé de marteler sur le caractère gravissime des faits mis à leur charge. Le ministère public les accuse d’association des malfaiteurs, d’offense au chef de l’État et d’atteinte à la sureté de l’État. Des charges que les avocats de la défense ont toujours récusées, dénonçant au passage un procès politique. Dans son dernier communiqué publié le 15 mars 2016, Human Right Watch indique que « la détention prolongée de Fred Bauma et Yves Makwambala, un an après leur arrestation, est un rappel inquiétant de la volonté des autorités congolaises de faire taire la contestation pacifique ».      

Alain Diasso

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