Expropriation : les acquéreurs des terrains du site du complexe sportif de Kintelé contestent les listes du cadastre

Mardi 21 Octobre 2014 - 19:00

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Réunis le 19 octobre à Manianga, dans la banlieue nord de Brazzaville autour de leurs vendeurs de terrains et du comité de crise mis en place pour la circonstance, certains acquéreurs expropriés n’ayant pas trouvé leurs noms sur les listes ont rejeté le travail abattu par la commission de contrôle et de suivi mise en place par les autorités

« Nous avons été surpris par le fait que leurs noms ne figurent pas sur les listes affichées à la direction générale du cadastre. La commission de contrôle et de suivi a travaillé seulement avec quatre propriétaires fonciers alors que nous sommes dix-neuf familles. Nous avons vendu des terrains aux gens, mais aujourd’hui, ces parcelles ont été occupées, nos clients ne se retrouvent pas », a indiqué Dimitri Mayoulou sous le feu de la pression des acquéreurs, demandant un dialogue avec l’administration afin de résoudre cette situation.

Selon ce propriétaire foncier, les quinze jours de réclamation accordés par l’administration ne sont pas suffisants parce que les quatre familles retenues n’avaient pas travaillé avec eux. « Ils nous ont affecté des quotas au téléphone dont 85 parcelles pour Joël Angoulou et 10 pour Dimitri Mayoulou alors que nous avons vendu plusieurs terrains. Sur la base des données du cadastre, les clients ont été recensés sur le terrain, nous avons les données au niveau du cadastre, donc il serait mieux de nous remettre le travail fait par le cadastre ou de refaire celui que la commission de contrôle et de suivi a envoyé à l’administration », a-t-il souhaité, exigeant un mois supplémentaire pour refaire le travail.

Dans cette façon de faire, les propriétaires fonciers et les acquéreurs des terrains y voient une volonté de l’administration de vouloir augmenter le nombre des expropriés afin de faire sortir d’énormes sommes d’argent comme ce fut le cas lors des 3 millions FCFA d’allocation d’urgence octroyés aux populations touchées par le drame du 4 mars 2012. « Ce travail ne sera pas considéré parce que nous ne pouvons pas accepter cela. Ce ne sont pas les propriétaires fonciers qui ont faussé, nous avons nos bottins que nous avons remis au comité de crise pour qu'ils soient comparés avec les leurs. Ceci  permettra de détecter la tricherie et d'écater les irréguliers », a prévenu Dimitri Mayoulou.

Au cas où l’administration s’obstinait de céder à leur revendication, les propriétaires fonciers entendent appeler les acquéreurs à reprendre leurs terrains pour ceux qui ne sont pas encore utilisés. C’est ainsi qu’ils sollicitent l’arbitrage du président de la République pour interpeller tous ceux qui ont fait le premier travail. En effet, selon les acquéreurs, plus de 3 000 personnes n’ont pas retrouvé leurs noms car l’administration n’en a reconnu que 4 000. « Nous souhaitons que l’enquête parcellaire faite par le cadastre soit considérée. Mais les Grands travaux avaient rejeté ce travail en disant qu’il y a eu des fictifs puisqu’il est arrivé jusqu’à 144 hectares. Donc, il fallait refaire le travail, malheureusement ils l’ont confié à la commission composée de la direction générale du cadastre et de quatre propriétaires fonciers pour priver les autres de leurs droits », a-t-il regretté.

Rappelons que le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya, dénonçait le 4 février, au cours de la cérémonie de lancement officiel des travaux de cette structure, l’activisme de certains compatriotes à développer les antivaleurs. Selon lui, les surfaces à exproprier, estimées à 144 hectares, étaient subitement passées à 172 hectares avec 700 parcelles de plus, soit une dépense supplémentaire de 2,800 milliards FCFA.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les acquéreurs des terrains contestent les listes publiées ; les propriétaires fonciers indignés du travail de la commission; crédit photo Adiac