Félix Kabange Numbi : « Il n’y a pas de chevauchement entre mon ministère et ceux de l’Urbanisme et habitat et ITPR »

Vendredi 5 Janvier 2018 - 14:15

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Après avoir dirigé le ministère de la Santé publique puis celui des Affaires foncières, le Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa a été nommé par le chef de l’État à la tête du ministère de l’Aménagement du territoire et rénovation de la ville. Un ministère peu connu dont d'aucuns pensent qu'il y a  chevauchement avec  d’autres ministères tels que l’Urbanisme et habitat, Infrastructures, etc. Abordé par Le Courrier de Kinshasa, Félix Kabange Numbi explique les missions de son département, tout en signifiant qu'avec les autres ministères, on ne peut pas parler de confusion mais plutôt de complémentarité.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K) : Après la Santé et les Affaires foncières, vous voici depuis près de sept mois  à la tête de l'Aménagement du territoire et rénovation de la ville. Pouvons-nous connaître ce qui a motivé la création de ce département ministériel ?

Félix Kabange Numbi (F.K.N.) : C’est très difficile de répondre à cette question.  Il n’appartient pas à un ministre de dire le pourquoi de la création d'un ministère, parce que cela relève  du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat au moment où il change l’équipe gouvernementale. Mais c’est en entrant dans ce ministère que j’ai compris  le sens profond qui aurait  sûrement guidé le président de la République  à me placer, à part entière, à la tête de ce département. 

L.C.K.: S’agit-il donc d’un nouveau ministère qui n’a jamais existé ?

F.K.N.: Le ministère de l’Aménagement est nouveau en tant que ministère tout court mais en tant que secteur, il n’est pas nouveau.  C’est un secteur qui a existé depuis  deux à trois  décennies.  Le secteur de l’Aménagement du territoire a navigué comme un appendice aux ministères des Infrastructure, travaux publics et reconstruction,  de la décentralisation puis dernièrement au ministère de l’Urbanisme et habitat. Aujourd’hui,   il a été détaché comme un ministère à part entière. C’est un secteur qui a déjà existé, tandis que  la rénovation de la ville est une nouvelle matière qui vient d’être intégrée justement à ce ministère.

Dans son plan national de stratégie de développement, PNST 2017 -2050, la République démocratique du Congo se fixe l'objectif d’être un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020, émergent  d’ici à 2030 et développé d’ici à 2050. Parmi  les piliers importants du PNST, il y a la bonne gouvernance et le développement durable.  Quand on regarde la gouvernance de l’espace physique congolais, aussi bien de son sol que de son sous-sol, lorsqu’on regarde le développement humain, on se rend compte que le développement durable ne dépend que du développement de l’homme. J’ai  alors compris que c’était important  que le président de la République,  dans son pouvoir discrétionnaire,  mette un accent particulier sur l’aménagement du territoire qui s’occupe de la gestion de l’espace physique aussi bien du sol et du sous-sol que sur la rénovation de la ville qui est un nouveau concept qui permet de moderniser nos villes devenues vétustes, mais également dans la perceptive de la création des nouvelles villes.

L.C.K. : Votre ministère ne se confond-il pas avec ceux  de l’Urbanisme et habitat,  des Infrastructures ou encore des Affaires foncières ?

F.K.N.: Non, l’ordonnance 17/ 025 / du 10 juillet 2017 signée par le président de la République résout le problème, parce qu’elle porte sur la répartition des tâches, des responsabilités de secteur gouvernemental. Le ministère de l’Aménagement du territoire et rénovation de la ville intervient en amont puis, dans le cadre du suivi de l’exécution, il intervient en aval.  Je m’explique, lorsqu’on se retrouve devant la gestion de l’espace physique du sol et du sous-sol, l’évaluation des potentialités revient au ministère de l’Aménagement du territoire. La conception, l’élaboration des plans d’aménagement du territoire reviennent aussi  au ministère de l’Aménagement du territoire. L’aménagement du territoire s’occupe de la gestion de l’espace physique, c’est-à-dire l’affectation de l’espace physique, l’utilisation de cet espace, l’exploitation de l’espace mais les autres ministères interviennent en amont.

L.C.K. : Concrètement, comment cela se fait-il ?

F.K.N. : Je préfère être plus pragmatique. Le ministère de l’Urbanisme et habitat, par exemple, a besoin de créer des logements sociaux. Il s'adresse au  ministère de l’Aménagement du territoire qui a la responsabilité de pouvoir valider le plan d’aménagement du site. De son côté, le ministère des Affaires foncières va disponibiliser  le site, comme à Menkao où il y a un espace où on peut construire. Notre rôle est de faire des études pour l’aménagement de cet espace et préparer le plan d’aménagement.  Ce plan va concerner les sites où seront érigées les habitations et en fonction de leur nombre, nous devons savoir qu’il  y aura ici  une école,  là un marché, là-bas un hôpital  ou centre de santé, etc.  Il faut qu’il y ait des routes ainsi que des voies d’évacuation et d’assainissement. Une fois le plan validé, le ministre des Affaires foncières va créer le lotissement sur la base du plan d’aménagement. Il va donc créer des parcelles  qui seront limitées à l’espace réservé à l’habitation.  On peut avoir aussi une grande parcelle  où il y aura le parc d’attraction. Tout cela doit être fait dans le respect du plan d’aménagement. Le ministère de l’Urbanisme et habitat va donner l’autorisation de bâtir, définir les normes de construction. Il va donc conduire les travaux pour la construction du site. Le ministère des Infrastructures interviendra, à son tour, pour le suivi et les travaux de la voirie. Il  y a complémentarité entre nous. 

Propos recueillis par Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Félix Kabange Numbi

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